Éditorial

Des drames et des chiffres

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Djilali BENYOUB Publié 16 Mars 2021 à 09:07

Plus de 50 000 employés libérés est normalement un motif d’inquiétude largement suffisant pour l’Exécutif. Pourtant, sans sourciller, avec cette insensibilité à ce drame que vivent des Algériens, le ministre du Travail avance cette statistique du chômage “frais” comme on évoque le chiffre de victimes d’une intoxication alimentaire dans un mariage.

“Normal”, selon la logique ministérielle locale, c’est la faute à l’autre, son collègue de l’Industrie ou son prédécesseur, sans vision et à courte vue. Sans stratégie industrielle, il a où ils ont improvisé une relance emballée dans une rhétorique à donner un bond économique au pays, et à même de faire rougir Joseph Stiglitz. C’est comme si on confiait la relance économique à des poètes qui feront de leurs vers des leviers de performance. 

Et pour mettre fin à la gabegie qui s’est avérée être le principal objectif des différents “plans” économiques élaborés durant deux décennies, on passe l’éponge pour recommencer “sur de nouvelles bases” héritées de l’ancien système qui, quoi qu’on pense, demeure le seul repère (repaire) pour les responsables algériens qui en sont son produit “fini”. Aussi, le reproduisent-ils, peut-être inconsciemment, par reflexe. 

Au final, le pays accumule des contre-performances là où d’autres accumulent capital et savoir-faire, qu’on comptabilise sous forme de chiffres aussi froids que le silence de ces usines fermées. De ces milliers d’emplois évaporés parce qu’initialement créés avec légèreté et populisme. Parce que les responsables, rompus à la rente, n’ont ni la culture ni l’intention de réellement diversifier son économie.

Parce que toute projection dans se sens est vite contrariée et remise en cause par la remontée des cours du brut. Quand bien même la situation serait dramatique, le ministre, pas n’importe lequel, pour la circonstance c’est celui du Travail, annoncera comme un quelconque chiffre le nombre de nouveaux chômeurs ; 500 000 rien que pour les secteurs automobile et électroménager, ou malgré lui, car une telle annonce fait aussi partie de son travail. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00