Éditorial

Éclaircie

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Arab CHIH Publié 14 Mars 2021 à 09:05

Une petite éclaircie enfin dans la grisaille générale qui s’est emparée du pays depuis l’apparition de la satanée pandémie de coronavirus : après plus d’une année de paralysie totale, l’activité culturelle reprend peu à peu ses droits, au bonheur des férus de culture. Au lendemain de l’inauguration du premier théâtre privé algérien, “La fourmi’’, lundi 8 mars à Oran, c’est au tour d’Alger d’abriter, ce jeudi 11 mars, deux événements culturels d’importance : la 14e édition du Festival national du théâtre professionnel, au théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, après deux ans d’absence, et le 1er Salon national du livre à la Safex.

À la bonne heure, est-on tenté de dire. Fortement éprouvés par la pandémie de coronavirus et les effets d’une sévère crise économique qui a précarisé des pans entiers de la société, mais aussi par une impasse politique qui traîne en longueur, les Algériens vont, enfin, souffler un peu et se remettre à goûter aux petits plaisirs de la vie et surtout à réemprunter les chemins des temples quelque peu oubliés de la culture.

Car, comme tous les autres peuples, les Algériens ont besoin, outre de satisfaire leurs besoins élémentaires, de nourrir leur esprit. Féconder leur imaginaire. Explorer l’abstrait. Se cultiver, tout simplement. “La culture n’est pas un luxe, c’est une nécessité”, a très justement écrit l’écrivain chinois et prix Nobel de littérature Gao Xingjian dans son roman La Montagne de l’âme. C’est dire l’importance pour le pays d’en finir avec l’utilitarisme ambiant et d’accorder un peu de place au spiritualisme.

Et c’est au gouvernement de donner l’exemple en accordant un budget plus conséquent au secteur de la culture et en multipliant la réalisation d’infrastructures culturelles (bibliothèques, cinémas, théâtres, etc.) pour faire reculer au maximum les limites de la désertification du champ culturel algérien provoquée par le système-FLN.

Meurtris dans leur chair durant la décennie noire, les Algériens connaissent trop bien la rançon de l’inculture et du charlatanisme sous toutes ses acceptions. “La culture est l’âme de la démocratie”, avait dit  un jour l’homme politique français Lionel Jospin. À méditer ! 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00