Éditorial

Éclaircie

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Hamid SAIDANI Publié 08 Décembre 2021 à 23:36

C’est en pompier que le chef de la diplomatie française a été dépêché hier à Alger dans une tentative de rétablir une relation partie en vrille après les propos pour le moins intempestifs tenus il y a un peu plus de deux mois par le président Macron à l’égard de l’Algérie. Qui de mieux qu’un Jean-Yves Le Drian, diplomate chevronné, pour mener une telle mission qui, du reste, paraît d’emblée délicate. C’est que la sortie médiatique d’Emmanuel Macron a laissé les rapports entre les deux pays extrêmement tendus. Paris semble avoir reçu comme il se doit le message du président Abdelmadjid Tebboune qui avait affirmé publiquement qu’il ne serait pas celui qui ferait le premier pas. 

Et c’est ce qui pourrait expliquer la démarche, côté français, de renouer les fils du dialogue afin de restaurer une confiance écornée. Le niveau de sensibilité des rapports algéro-français est tel que désormais, les mots devront être pesés et soupesés pour ne pas saper les efforts entrepris dans le sens de l’apaisement. Les propos tenus hier par l’émissaire de l’Élysée dans la capitale algérienne, et servis dans un langage diplomatique où la courtoisie poussée à l’extrême bousculait les convenances, démontre en tout cas une nette volonté de dépasser la crise. Quelques morceaux choisis des déclarations du chef de la diplomatie française à la sortie de l’audience que lui a accordée le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, renseignent, en effet, clairement sur le sens de cette visite. 

Les messages distillés montrent à quel point Paris est prêt à consentir les efforts diplomatiques nécessaires pour désamorcer une crise qui, rarement, a atteint un tel niveau de crispation. S’étant certainement rendu compte qu’il était allé trop loin dans ses commentaires sur l’Algérie, Macron multiplie donc les gestes de détente. Mais cela sera-t-il suffisant ? Il sera peut-être difficile de revenir rapidement à un niveau de relation d’avant la brouille d’octobre.

Mais la densité des relations entre les deux pays est telle qu’un retour à la normale apparaît, pour les deux parties, comme inéluctable. Ce ne sont pas tant les transactions commerciales qui, au demeurant, ont connu une certaine stagnation qui imposeraient un dénouement heureux de cette crise. L’exigence se trouve sans conteste et avant tout dans la dimension humaine qui anime les échanges entre les deux rives. À la fin, c’est surtout cela qui commande la démarche à suivre. ■

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00