Éditorial

L’infortune

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Arab CHIH Publié 27 Février 2021 à 00:58

Dur, très dur d’être maire en Algérie. Passée l’euphorie de son élection à la tête de sa commune, le P/APC est vite confronté à la dure réalité et à l’inconfort de son poste. Incapable de changer quoi que ce soit aux innombrables problèmes dans lesquels s’est empêtrée sa commune car démuni de grandes prérogatives, toutes ou presque accaparées par les représentants de l’administration (wali, chef de daïra et secrétaire général de la commune) omnipotente, le maire se trouve souvent dans une situation peu enviable.

Avec des budgets souvent incongrus et n’ayant pas les moyens de sa politique, le P/APC est pourtant tenu de solutionner durant son mandat des problèmes qui se sont accumulés des années, voire des décennies durant, et surtout de satisfaire les innombrables doléances (logements, aides sociales, routes, eau, etc.) de citoyens de plus en plus gagnés par la précarisation. Et quand, à tous ces handicaps, s’ajoutent les pressions des représentants de l’État central, l’édile communal est alors plus que jamais livré à lui-même et ne sait plus à quel saint se vouer.

S’incliner devant les injonctions et pressions de l’administration, mais en se mettant à dos les citoyens qui l’ont élu, faire de la résistance en encourant le risque d’être débarqué comme un malfrat de son poste ou se laisser aller carrément à des décisions extrêmes comme la démission ou, pire, le suicide.

Et le drame qui a frappé jeudi la commune d’Aïn Babouche, dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi, renseigne, si besoin est, sur la situation intenable dans laquelle se trouvent les maires et les élus du peuple en général. Il faut aussi et surtout en tirer des leçons. On doit au plus vite se rendre à l’évidence de la non-viabilité, voire de la faillite du centralisme jacobin adopté au lendemain de l’indépendance. Aujourd’hui, partout dans le monde, on favorise la régionalisation et on procède au renforcement tous azimuts du pouvoir local.

Et l’Algérie doit s’y inscrire pleinement pour espérer rentrer dans la modernité politique, créer des dynamiques économiques et surtout faciliter la vie aux citoyens. Aussi, doit-on réviser au plus vite le code communal en renforçant au maximum les prérogatives des maires et élus locaux, en mettant entre leurs mains des instruments leur permettant d’assurer convenablement leur mission et trouver des solutions aux problèmes de leurs concitoyens.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00