Éditorial

La grandeur d’une nation

  • Placeholder

Hassane OUALI Publié 18 Février 2021 à 00:29

Jamais finie, l’histoire est un mouvement perpétuel qui offre des chances de rattrapage à chaque fois  qu’une  occasion  est  manquée.  Et  dans l’histoire algérienne contemporaine, les rendez-vous ratés cumulent  les  annales  de la  République.  Une  succession  d’échecs  sur  fond  de  règlements  de comptes destructeurs.

Faute de projet ambitieux inscrit dans une construction  à  long terme, le pays se fait rattraper à chaque étape de son existence par des luttes de pouvoir impitoyables. Au bout d’un parcours national chaotique, la nation algérienne – en construction – est sortie épuisée, ses ressorts cassés et ses rêves contrariés. L’État, quant à lui, ne s’est jamais incarné que dans ses fonctions primaires. Affaibli et fragilisé, il échappait miraculeusement au péril de la disparition.

Plus  d’un  demi-siècle  après   son  indépendance,  l’Algérie  peine  à s’installer dans la voie de la modernité politique  la mettant  à  l’abri  des  convulsions dévastatrices. À défaut  de  perspectives  historiques, elle  s’est  enfermée durablement dans un système bridant. Et c’est en voulant s’émanciper de ce système que les Algérien(ne)s se sont levés massivement le 22 Février 2019.

Le refus du 5e mandat n’était qu’un facteur déclenchant d’une profonde et vieille colère  enfouie  dans  les  tréfonds d’un peuple trahi.  L’insurrection citoyenne ne peut être réduite à une vague passagère encore moins à une plateforme de revendications de circonstance. Elle est une nouvelle histoire qui se met en marche, une conscience en mouvement forgée dans le silence et la douleur. Une réappropriation d’un destin longtemps confisqué.

Une belle espérance qui se lit sur le visage blafard de chaque Algérien. Une puissante aspiration vers un État citoyen et une  nation  libre.  La réduire à des batailles qui opposent des Algériens contre d’autres comme tentent de le faire croire certaines analyses c’est faire perdre au pays une nouvelle chance de rupture avec une époque peu glorieuse. Voir en elle une quelconque menace contre la patrie, c’est ne pas saisir le sens et la portée historique de cette séquence ouverte depuis deux ans maintenant.

Il faut voir grand. Un pays ne se construit pas sur l’invention permanente d’ennemis imaginaires pour ensuite lui faire la guerre. Une nation n’est grande que lorsqu’elle fait confiance aux intelligences qui habitent chacun de ses citoyen(ne)s. La nôtre a subi beaucoup de blessures, parce qu’elle fonctionnait souvent au rythme de tensions violentes. N’est-il pas venu le temps de guérir ces plaies ! Comme en février 2019, l’Algérie doit impérativement faire preuve de grandeur et tout le monde aura gagné.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00