Éditorial

La loi face à l’informel

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Abrous OUTOUDERT Publié 08 Octobre 2021 à 23:59

La flambée des prix de plusieurs produits de base a poussé le Président à demander au ministre de la Justice un texte de loi reclassant la spéculation comme un acte criminel. Cette proposition très dure signifie-t-elle que la place de l’informel est aussi importante ? Sinon, des textes juridiques condamnant la spéculation et la contrefaçon existent, mais sont soit peu appliqués, soit les peines et les amendes prévues dans pareils cas ne gênent pas les spéculateurs, ces derniers brassant beaucoup d’argent. 

C’est dire le poids qu’a pris l’informel dans la sphère économique et dans les circuits de distribution où il n’y a aucune traçabilité. Ce qui était, il y a quelques années, un grand bazar s’est transformé en une pieuvre géante dont les tentacules se sont infiltrés dans plusieurs activités commerciales, dont celles des produits alimentaires de base : légumes secs, pommes de terre, blé et lait, pour ne citer que ceux-là. Cette caste aux pratiques opaques a profité de l’absence de l’État depuis le quatrième mandat de Bouteflika pour marquer d’autres territoires qui relevaient de la souveraineté de l’État comme la gestion de ces produits de première nécessité qui sont, qui plus est pour certains, subventionnés. C’est pour cela, et à juste titre, que le Président a décidé de durcir la loi punissant les spéculateurs.

Mais il y a aussi d’autres facteurs internes et externes qui ont contribué à cette flambée des prix. Au plan interne, c’est évidemment la pandémie de Covid-19 qui a paralysé l’économie mondiale dans son ensemble. La seconde raison est l’état déplorable dans lequel se trouvent les circuits de distribution qui pullulent d’intermédiaires, pour certains sans registre du commerce. C’est toujours l’informel qui occupe chaque espace laissé vacant par des structures publiques défaillantes.

Enfin, au plan externe, la FAO, organe relevant de l’ONU, a signalé dans un communiqué la tendance haussière de plusieurs produits de base sur le marché mondial.La solution ? Retrousser ses manches et se mettre au travail, chacun dans son domaine. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00