Éditorial

La vague qui vient

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Hassane OUALI Publié 28 Janvier 2021 à 09:27

Signe d’une inquiétante dégradation générale, la violence dans ses diverses formes et expressions explose et fait peser le spectre paralysant de l’insécurité. Les statistiques officielles confirment un glissement dangereux et lèvent un coin du voile sur la mécanique infernale dans laquelle est prise la société. La chronique nationale est rythmée par un cycle de violence qui va en s’élargissant. Elle ne se limite plus à la délinquance classique comme il en existe partout et depuis toujours. Le phénomène est annonciateur d’une crise sociale majeure.

Comme une grenade dégoupillée. Les conséquences psychologiques du confinement servent de détonateur. Les signes d’un décrochage se font de plus en plus visibles. Des pans entiers de la société sont laissés sur le carreau. Il serait irresponsable de ne pas voir l’avancée terrifiante de la misère. Des centaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi pendant que le pouvoir d’achat des ménages continue sa descente aux enfers. 

Pendant que des responsables gouvernementaux s’enferment dans des batailles  de survie politique et de replacement opportuniste, des segments de la société tentent désespérément de survivre à des fins de mois intenables. Il n’est pas exagéré d’affirmer que les horizons économiques et sociaux sont sombres, alors que l’agenda politique national reste comme un livre fermé et poussiéreux. Tout cela intervient après la grande espérance suscitée par l’extraordinaire insurrection citoyenne de Février 2019.

La déception est aussi immense. Si l’année du Hirak a été celle d’un désir d’avenir, de l’estime de soi collectif, du possible et de la confiance, celle qui a suivi aura été celle d’un accablement général. Mettre tout sur le dos de la crise sanitaire, c’est commettre une grave erreur d’analyse. 

Celle-ci n’a été qu’un amplificateur. Les détenteurs de la décision politique du pays doivent impérativement prendre la mesure de la gravité du moment. Il faut qu’ils sortent rapidement de la posture de commentateurs de la vie nationale. Il leur appartient d’agir vite, de sortir de l’hésitation et de l’indécision paralysante en opérant d’audacieux choix. Le temps presse.

Se perdre dans des calculs politiciens étroits, c’est rajouter une couche supplémentaire à l’impasse. Le sens de l’État exige un changement de cap. La conjoncture commande plus de liberté politique pour mieux négocier les crises qui s’annoncent. Les capacités actuelles dont dispose le pays ne peuvent pas aider à tenir face à la vague qui vient. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00