Éditorial

Le coup de Jarnac d’El-Sissi

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Hassane OUALI Publié 26 Janvier 2022 à 11:23

C’est un coup de Jarnac à l’égyptienne. A la veille de la visite de travail du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, au Caire, le régime d’Abdelfattah El-Sissi a pris soin de rassurer le Maroc au sujet du dossier sahraoui. Par le biais de son ambassadeur, Mostafa Atmane, fraîchement nommé à Rabat, l’Egypte a réaffirmé son total soutien aux thèses marocaines. “L’Egypte appuie avec force l’unité territoriale du royaume du Maroc et refuse toute ingérence dans ses affaires internes. Nous ne reconnaissons pas la République sahraouie et nous n’avons aucune relation avec le Front Polisario”, a rappelé le diplomate égyptien. Et pour préciser la pensée cairote, Mostafa Atmane a affirmé avec insistance que son pays “soutient le plan d’autonomie, une position qui souffre aucune ambigüité et ne peut être interprétée autrement (…). Elle est forte et claire en faveur l’unité du territoire marocain”. 

Si cette déclaration rappelle l’hostilité historique de l’Egypte à l’égard de la cause sahraouie, par son timing, elle signifie aux autorités algériennes que Le Caire a davantage de positions communes avec Rabat qu’avec Alger. Et, par ricochet, la sortie de l’ambassadeur Mostafa Atmane empêche – par anticipation – l’Algérie de tirer des dividendes diplomatiques du voyage de Tebboune. 

Faut-il rappeler que ce “coup de poignard dans le dos” intervient quelques jours seulement après l’annonce, par la Ligue arabe – succursale de la diplomatie égyptienne – de l’impossibilité de la tenue du Sommet arabe à Alger en mars prochain, comme annoncé par Abdelmadjid Tebboune. Un sommet auquel tenait tout particulièrement le Président algérien et qui devait marquer le retour de l’Algérie sur la scène régionale. Du coup, même l’initiative de réunir les factions palestiniennes à Alger risque aussi d’être torpillée. Un dossier sur lequel l’Egypte, encore elle, veut garder la main. 

Elle voit d’un mauvais œil l’implication d’un autre pays dans la gestion de la question palestinienne. La diplomatie algérienne ne pouvait pas ne pas le savoir. Tout comme elle ne devrait pas ignorer que cette agitation diplomatique, qui n’arrange pas les affaires d’Alger, s’inscrit dans le cadre d’un remodelage géostratégique qui porte le nom de “Accords d’Abraham”. Une reconfiguration régionale qui passe par la normalisation avec Israël en échange d’un fort soutien à des pays comme le Maroc, avec la bénédiction des monarchies du Golfe.  Dans ce jeu de puissances, Alger est de plus en plus poussée à la marge.     

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00