Éditorial

Le devoir de mémoire

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Abrous OUTOUDERT Publié 01 Novembre 2021 à 11:30

Le 1er Novembre est une date sacrée pour les Algériennes et les Algériens : un départ pour ceux qui ont décidé de déclencher la lutte armée contre une puissance militaire mondiale, armés du courage de leur âge d’adolescents et de la conviction viscérale que l’indépendance du pays est inéluctable. Le plus âgé des historiques n’avait que 37 ans, mais ils étaient déjà pétris de patriotisme, et la génération d’aujourd’hui les voit comme des géants dont les noms leur reviennent pour ne pas oublier et ne pas les oublier. Juste pour la postérité et le panache de ce pays qui a consenti tant de sacrifices pour se libérer.

La Guerre de libération est ainsi entrée dans l’Histoire de la décolonisation, l’une des rares  avec celle du Vietnam à n’avoir pas été déléguée à des sous-traitants pour perpétuer une autre forme de sujétion à moindre coût, et a pu devenir ainsi un symbole exemplaire qu’il nous faut sacraliser, entretenir. Pour la mémoire de ces hommes héroïques qui ont mis de côté leurs différences, leurs appartenances politiques et leur lieu de naissance. Le slogan “Un seul héros, le peuple”. Ce que vient de rappeler le président du Sénat, Salah Goudjil, à la veille de cette commémoration qui revêt un caractère particulier, cette année, après la sortie éhontée, voire scandaleuse, du président français. La Révolution algérienne appartient aux Algériens. Elle a été décidée par le peuple et pour le peuple.
67 ans plus tard, c’est-à-dire des générations après, le devoir de mémoire est plus que nécessaire, et il revient à nos historiens de revisiter cette étape de l’Algérie combattante à l’histoire millénaire et au passé et présent multiculturels.
Aujourd’hui, chaque établissement scolaire ou universitaire, chaque boulevard ou rue porte le nom d’un de ces chahids, il serait pédagogiquement utile pour nos enfants d’ériger une stèle à ces hommes d’exception avec une biographie succincte. Sûrement qu’ils se rendront compte que leurs aînés qui ont libéré le pays étaient encore des filles et des garçons qui avaient à peine vingt ans. À l’âge de vivre, elles et ils ont choisi de se sacrifier pour la liberté. 

 

abrousliberte @gmail.com

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00