Éditorial

Le mal du Mali

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Hassane OUALI Publié 02 Février 2022 à 23:43

Conflagration. En proie à une instabilité institutionnelle chronique, souvent sous la menace de coup d’Etat – permanent – le Sahel forme le ventre mou de l’Afrique, son maillon faible. L’angle mort d’un continent qui peine à décoller. Devenue sanctuaire du terrorisme international, cette sous-région, constituée des Etats les plus pauvres de la planète, est comme assise sur des sables mouvants. La fragilité de cette  bande, qui va du Soudan jusqu’en Mauritanie, met en péril l’avenir immédiat de l’ensemble du continent et, plus particulièrement, l’Afrique du Nord. Le plus menaçant dans la conjoncture actuelle est la situation au Mali et, accessoirement, au Burkina Faso. 

Plongé dans une interminable crise politico-militaire depuis au moins une décennie, Bamako est aux prises avec les scénarios les plus catastrophiques. Théâtre d’influences géopolitiques internationales avec une forte présence militaire étrangère, le pays perd peu à peu de sa souveraineté, et ce, malgré les tentations des militaires putschistes au pouvoir de réactiver le sentiment nationaliste. L’arrivée sur ce champ miné des forces paramilitaires russes pousserait dangereusement le pays dans l’inconnu. 

C’est le grand mal de ce pays que l’on veut rendre radioactif, qui a vocation à sécuriser le dos l’Algérie. Force est de constater que c’est l’inverse qui se produit même si, pour l’heure, les dégâts sont limités. Mais jusqu’à quand ? Alger, qui s’est fortement impliquée dans la résolution du conflit qui oppose l’Etat central au Nord touareg, risque de subir de plein fouet cette évolution dangereuse de la situation malienne. Au mieux au point vue géopolitique, au pire sur le plan sécuritaire. 

La France, qui se prépare à évacuer ses forces militaires stationnées notamment à Gao, suite à de sérieuses frictions avec les autorités maliennes, parle d’un risque d’”afghanistanisation”. Le mot est fort et vaut son pesant de bombes, sachant que du côté libyen, la situation politico-sécuritaire n’est pas non plus rassurante. Dans ce contexte régional pour le moins explosif, la paix se trouve perpétuellement menacée. Une paix sans laquelle rien ne pourrait être envisagé en termes de développement. 

Plus grave encore, cela enferme durablement les peuples du sous-continent dans une infinie tragédie. Berceau de l’humanité, l’Afrique est manifestement empêchée d’être un “continent d’avenir” !  ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00