Éditorial

Le monde bouge, et nous ?

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Hassane OUALI Publié 21 Mars 2022 à 22:35

Le changement de la position espagnole sur le dossier sahraoui acte une nouvelle étape dans le “changement” d’alliances à l’œuvre dans la région depuis les Accords d’Abraham. La décision de l’administration Trump de reconnaître la marocanité du Sahara — assumée ensuite par son successeur — corrélée à la normalisation avec Israël a accéléré le processus de remodelage géostratégique qui s’est opéré de l’Atlantique à l’Euphrate.

Depuis, le régime marocain “bombe le torse” en exerçant pressions et chantage sur les pays qui continuent à défendre la légalité internationale en refusant de fermer les yeux sur la violation du droit des peuples. Sûr de la puissance que lui procure sa sainte alliance avec Washington et Tel-Aviv, il poursuit sa politique du fait accompli. Il n’est pas exclu de voir que le revirement de Madrid fasse tache d’huile. C’est dire que les lignes bougent substantiellement et pas dans la direction souhaitée par des pays comme l’Algérie. 

Les règles qui ont prévalu jusque-là dans les relations internationales sautent une à une. Aussi loin qu’elle puisse paraître, la guerre contre l’Ukraine et ce qu’elle implique comme reconfiguration — renforcement — des blocs mondialisés va, sans nul doute, peser sur le cours des événements dans la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.  L’Algérie qui demeure attachée aux principes du monde d’avant peut bien subir les contrecoups d’un bouleversement régional et international qui donnera naissance à de nouveaux codes et conduites dans la gouvernance mondiale. 

Cet ordre mondial en devenir et aux contours qui restent encore flous nous convie à opérer des révisions déchirantes. Bon gré, mal gré. On ne peut faire comme si rien ne changeait. Le monde bouge et à un rythme soutenu. Il est judicieux d’anticiper sur les événements en rénovant notre logiciel politique national. Il est important d’être à l’initiative de nos propres changements, d’évidence nécessaires, que de les subir par la force des événements. C’est la meilleure voie qui nous permet de négocier au mieux notre place dans ce monde qui s’annonce.

L’État et ses élites doivent concentrer leurs énergies et moyens sur cet objectif stratégique. À trop se consacrer aux questions mineures et à gérer des affaires de moindre importance, l’on court le risque de rater cette marche de l’Histoire. Pour ce faire, il faut que la sérénité règne dans le pays et que la confiance revienne. Pour cela, il faut que la vie politique reprenne ses droits, que les opinions soient garanties respectées. Cette histoire de détenus d’opinion fait trop de mal, parasite et empêche d’envisager l’avenir. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00