Les assises sur la relance de l’industrie ont été clôturées par une série de recommandations comme cela s’est fait pour les éditions précédentes. Et il y en a eu, avec des formats différents. À la différence que celle qui vient de se tenir revêt un aspect d’urgence qui a trait à la situation économique qui prévaut en ces temps de pandémie, d’une part et de la place, de moins en moins prépondérante, qu’occupent les hydrocarbures, d’autre part.
En effet, l’intérêt porté aux énergies renouvelables par beaucoup de pays et la mondialisation qui a fracturé bien des alliances qu’on pensait établies comme l’Opep qui n’est plus celle des années 70-80, et dont certains pays se prêtent à un double jeu malsain. Seule, l’Algérie ne peut pas changer le monde et le nouveau découpage de l’économie planétaire, entre grandes puissances, chacune avec ses sous-traitants.
Mais l’Algérie reste souveraine chez elle pour engager des réformes structurelles dans le secteur économique, dont celui de l’industrie, et diminuer l’impact de la dépendance au tout-import. Il est inconcevable de continuer d’importer, y compris des cure-dents, qui ne demandent aucun équipement sophistiqué et encore moins de savoir-faire. Et la liste des produits dont on peut se passer, l’origine de leur fabrication est longue. Le drame est d’importer avec un registre du commerce “Taïwan” dans un conteneur opaque est plus facile que de le produire sur place avec une bureaucratie organisée, devenue le quatrième pouvoir, destituant celui de la presse se retrouvant à survivre dans des oripeaux usés et usagés par tant de maltraitance.
Pour en revenir aux recommandations de ces assises, où la franchise des intervenants témoigne de l’urgence de se retrousser les manches et de libérer enfin les initiatives et laisser libre court à la concurrence et à l’excellence chacun dans son domaine d’activité.
La première recommandation soulevée par les entrepreneurs, pour la énième fois, soutenue par les plus hautes autorités du pays, à commencer par le premier magistrat du pays, reste la dépénalisation de l’acte de gestion. Tétanisées, les entreprises publiques et privées, et avec elles les banques et les assurances réfléchissent à deux fois avant de mettre leur paraphe sur un projet porteur pour eux, mais passible d’être traduits devant les tribunaux sous des chefs d’inculpation relevant du pénal, donc de la prison.
Faisons confiance à ceux qui créent de la richesse et de l’emploi, et surtout à la compétence managériale nationale. On ne peut plus faire la fine bouche, le temps de la rente relève du passé et celui du travail doit prendre la relève. ■