Éditorial

Libye, l’inextricable crise

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Hassane OUALI Publié 11 Novembre 2021 à 01:07

Elle est le modèle de ce que les ingérences militaires étrangères ont de plus désastreux. Déchirée entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine depuis le renversement du régime despotique de Kadhafi, la Libye peine à recoller ses morceaux. Soumis à une guerre fratricide nourrie par des multiples interventions étrangères, le pays est devenu un vaste territoire ouvert aux quatre vents. Un espace hors de tout contrôle  où des puissances régionales et internationales livrent leurs guerres d’influence propulsant toute la région dans l’incertain. Un terrain où s’expriment violemment des conflits géopolitiques internationaux. Voisin immédiat, l’Algérie est le pays qui est directement menacé par cette déstabilisation chronique. 

Par effet accumulatif, cette crise libyenne a fini par devenir inextricable et empoisonne dangereusement la Méditerranée. Enfermé dans un cycle infini d’instabilité, le cas libyen empêche les pays de la région de se projeter et de se donner des perspectives d’émancipation. La concentration de leurs efforts politiques, diplomatiques et militaires sur cette question peut les amener à se détourner des réelles préoccupations nationales. Une crise de cette ampleur et qui dure dans le temps finira immanquablement par épuiser leurs capacités de résilience. 

D’autant que la Libye n’est pas l’unique foyer de tension dans la région. Au Sud, le Sahel qui s’enlise et à l’Ouest, la suspicieuse implantation d’Israël. C’est en cela que la crise libyenne relève de la sécurité nationale de chaque pays de la région, l’Algérie en premier chef. Plus qu’une profondeur stratégique. C’est l’angle à partir duquel notre diplomatie doit approcher ce dossier pour lui permettre de peser sérieusement dans sa résolution. Elle ne peut pas être reléguée à un second rôle ou bien servir de point de passage protocolaire des responsables libyens. 

Les rounds de négociations, les multiples médiations et les interminables conférences internationales n’ont pas donné de sérieux résultats sur le terrain libyen. Elles servent plus de lieu où les puissants étalent leurs forces et divergences que d’espace de règlement définitif de la crise. Il est à se demander si l’on veut réellement installer la Libye dans une paix durable. Du moins pour le moment !  ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00