Éditorial

Massive sous-fiscalisation

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Hamid SAIDANI Publié 25 Octobre 2021 à 23:34

L’agriculture représente à n’en pas douter un des moteurs les plus importants de l’économie nationale avec un taux de croissance annuel moyen proche de 3% et une production dont la valeur dépasse les 25 milliards de dollars. Le secteur contribue d’ailleurs à hauteur de 12% au Produit intérieur brut du pays. C’est dire la dimension économique d’une branche qui, pourtant, n’a pas bénéficié de l’attention nécessaire à un développement à la hauteur des potentialités qu’elle recèle.

Elle continue de fonctionner comme dans une sphère presque parallèle à l’économie nationale, pour ne pas dire complètement dans l’informel. En présentant dimanche le projet de loi de finances pour 2022 devant la commission des finances et du budget de l'APN, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a abordé la question de la sous-fiscalisation du secteur agricole en révélant, pour la première fois, des chiffres qui doivent donner le tournis.
 

La contribution de la fiscalité agricole ne représente, en effet, qu’à peine 0,03% du total des recettes fiscales ordinaires. Pour un secteur qui réalise 3% de taux de croissance et une production annuelle de 25 milliards de dollars, et qui assure quelque 2,5 millions d’emplois directs, la participation au système fiscal national est donc quasi nulle. Tolérée par les gouvernements successifs, la situation paraît complètement hallucinante, voire absurde. Et c’est peu dire. 

Mais une question s’impose : pourquoi donc l’activité agricole a fonctionné, depuis l’indépendance, sans être concernée par l’imposition, comme c’est le cas pour tous les autres secteurs d’activité économique ? Ce n’est, certes, pas évident de trouver une réponse à cette question.

En tout cas, le gouvernement actuel a le mérite de poser, pour la première fois, la problématique, tout en annonçant un certain nombre de mesures visant à mettre en place un régime fiscal applicable à l’agriculture. Mais il faudrait, peut-être, se rendre à l’évidence que changer un ordre établi depuis des décennies ne sera certainement pas une mince affaire. Quoi qu’il en soit, les pouvoirs publics ne perdront rien à essayer d’intégrer l’activité dans le système fiscal national. 

Au-delà de son faible niveau de mécanisation, ses rendements mitigés et son fonctionnement globalement traditionnel, l’agriculture algérienne demeure une activité dont la contribution à l’économie nationale pourrait être beaucoup plus profitable à la collectivité si elle n’échappait pas aux impôts. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00