Éditorial

Morosité

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Samir OULD ALI Publié 03 Avril 2022 à 12:00

Cette année, le mois de Ramadhan est marqué par le retour à une vie quasi normale, après deux années de sévères restrictions dues à la crise socio-sanitaire. Les Algériens pourront probablement renouer avec les sorties nocturnes, les soirées familiales et toutes ces activités religieuses, culturelles ou ludiques que la Covid-19 avait rendues impossibles durant les Ramadhans 2020 et 2021.

Pour autant, l’ambiance ne risque pas d’être franchement à la fête. La chute continue du pouvoir d’achat, la hausse constante des prix des produits de large consommation, l’absence d’indicateurs probants sur la relance de l’économie nationale, impactée par la Covid, le chômage endémique et les appréhensions autour des perspectives d’avenir…, toutes ces “réalités” ne sont pas de nature à conférer de la joie de retrouver un Ramadhan, libérés des deuils et des peurs.

En dépit des assurances et des engagements officiels, le marché de la consommation reste, en effet, marqué par une certaine anarchie dont la première et ultime victime est le consommateur. Le poids de l’informel et son impact sur le marché, l’absence de mécanismes de régulation et de contrôles efficaces, les différents dysfonctionnements de la chaîne d’approvisionnement, le diktat imposé par les spéculateurs continuent d’enfoncer les consommateurs qui ne parviennent plus à sortir la tête de l’eau. Et lorsque le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, impute le manque de certains produits alimentaires aux “comportements de consommation des citoyens”, il y a comme une espèce de décalage entre le discours et la réalité.

Le consommateur dont le pouvoir d’achat continue de s’enfoncer dans les abîmes, qui n’arrive pas faire son marché convenablement et qui réfléchit à deux fois avant de faire tel ou tel achat, est d’abord une victime même s’il a peut-être une petite part de responsabilité. Mais il n’est assurément pas responsable de l’anarchie qui règne dans les marchés. La mise en place des mécanismes de régulation du marché de consommation, le contrôle des pratiques commerciales, l’approvisionnement en denrées alimentaires, la lutte contre l’informel (qui sont derrière les dysfonctionnements du marché)… ne relèvent pas de la responsabilité des consommateurs même s’ils ont naturellement un rôle à jouer. Ces missions incombent d’abord aux pouvoirs publics, y compris le ministère du Commerce. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00