Éditorial

Nécessaire recadrage

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Hamid SAIDANI Publié 24 Mars 2021 à 23:19

Le pays ressemble à une véritable bouilloire ces dernières semaines. La tension sociale commence sérieusement à monter et il se dégage comme une impatience chez les citoyens face à l’accumulation de préoccupations liées aux difficultés du quotidien. Sans nul doute que la crise pandémique et ses implications sur l’activité économique ont achevé d’écraser de tout leur poids le déjà bien maigre pouvoir d’achat des Algériens. Il reste que le plus dur est à venir au regard de la dégradation continue des indicateurs économiques.
À ce tableau peu flatteur s’ajoute, ces derniers temps, une série de pénuries de produits de première nécessité parfois inexplicables et des hausses de prix déconcertantes pour le commun des citoyens. Et sur ces questions, le gouvernement donne l’impression de ne pas avoir d’emprise sur la situation. Entre tâtonnements et louvoiements, l’Exécutif est comme ligoté face à une réalité beaucoup plus compliquée qu’elle n’y paraît. Ce n’est pas tant les solutions qui manquent. Il suffit d’être à l’écoute des experts dans différentes domaines — et l’Algérie en regorge — et de bien cerner les crises qui jaillissent pour régler les contentieux et résorber les tensions.
Mais pour cela, un minimum de volonté politique est nécessaire, voire indispensable. Il va sans dire que le problème numéro un dans l’Algérie de 2021 est l’absence de confiance entre le citoyen et l’État. Ce fossé, qui n’a cessé de se creuser depuis l’indépendance du pays, continue malheureusement de déteindre sur les rapports entre les gouvernants et les gouvernés. Le citoyen, qui ne conçoit ainsi presque plus l’État comme étant son émanation, se morfond dans une posture de défiance à l’égard des institutions. Ce qui ne contribue évidemment pas à résoudre plus facilement les problèmes qui se posent. Loin s’en faut. Et dans cette problématique, il revient au pouvoir politique, détenteur de l’autorité, de consentir l’effort nécessaire, afin de briser la glace qui empêche la communication de se faire entre la société et les institutions. Il est vrai qu’en pratique, les choses paraissent bien plus complexes. Et pour cause.
Certains hauts responsables au niveau de l’État sont, apparemment, plus préoccupés par les sorties médiatiques et autres agissements des opposants politiques et des internautes que par la gestion de leurs secteurs respectifs et de l’amélioration du quotidien du citoyen. Un recadrage de leur action et de leurs interventions s’impose en ces temps d’exacerbation des tensions politiques et économico-sociales dans le pays.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00