Éditorial

Ni amour ni haine, bien au contraire !

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Djilali BENYOUB Publié 11 Avril 2021 à 09:10

C’est quasiment une histoire de famille ; pas la grande histoire, la douloureuse séquence de plus d’un siècle de domination qui sert depuis l’indépendance de carburant pour alimenter une relation en dents de scie, en “je t’aime, moi non plus”, entre Paris et Alger. Tantôt, on se tourne le dos, comme des voisines fâchées, tantôt, on se cherche désespérément comme deux amants séparés. Sauf que la mésentente prend, épisodiquement, comme en ce moment, des allures de crise diplomatique. 

La brouille d’aujourd’hui participe de la régularité des épisodes de froid entre elles et du principe de réciprocité, les deux capitales se soutenant inconditionnellement, peut-on oser dire, lorsqu’il s’agit d’événement politique majeur. Et c’est exactement le cas en ce moment, pour l’Algérie qui s’apprête à organiser des législatives “décisives” desquelles la France ne peut détourner le regard. Alger a bien braqué tous ses projecteurs sur l’Hexagone lors de la présidentielle qui a porté en 2017 Emmanuel Macron à la tête de l’État français.

Et cette fois, il y a bien des motifs au mécontentement d’Alger qui entendait faire de la visite du Premier  ministre français, Jean Castex, un premier aboutissement dans la refondation des relations entre les deux pays, amorcée avec de petits pas sur la litigieuse question de la mémoire et de grands espoirs d’une normalisation à un niveau “d’excellence”. 

Cependant, et quand bien même promettraient les politiques des deux bords de dépassionner leurs relations, elle demeure et demeurera tributaire de la volonté et de la capacité d’Alger et de Paris à la délester de son poids subjectif pour la rebâtir suivant des critères pragmatiques, objectivement profitables aux deux États. Autant dire, une utopie.

Car aucun des deux pays ne donne de signe d’une véritable envie de changer l’ordre des choses. Les responsables des deux bords s’en sortent, en définitive, à bon compte. Si l’on excepte, évidemment, les périodes de discorde, souvent provoquée, qui servent plus de moyen de pression qu’une posture politique assumée. Exactement comme deux voisines qui se jalousent mutuellement sans vraiment se détester.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00