Éditorial

Pragmatisme…

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Hassane OUALI Publié 30 Janvier 2022 à 00:55

La crise semble se dissiper entre Alger et Paris.  Les  deux chefs d’Etat reprennent langue et rétablissent le contact direct après une période de grande tension. Un automne diplomatique. De polémiques en surenchères, la brouille a failli tourner à la rupture. Mais derrière l’escalade verbale, les deux capitales savaient qu’il fallait rapidement sortir de ce piège.  D’autant que cette crispation pourrait s’aggraver avec la campagne présidentielle française où les questions – explosives – de la mémoire et de l’immigration occupent le cœur des débats. A l’évidence, la complexité des relations, mais aussi le poids des intérêts stratégiques qui lient l’Algérie et la France recommandent raisonnablement plus de sérénité que de frictions. Continuer à se faire la “guerre” soixante ans après les Accords d’évian reviendrait à mettre en péril l’axe géopolitique en Méditerranée. 

Cependant, la crise d’octobre dernier, déclenchée par les propos de du président Macron, devrait servir à revoir en profondeur la manière dont sont managées les relations algéro-française. Du point de vue algérien, il est impérieusement nécessaire de privilégier une approche globale et pragmatique. Il faut rompre définitivement avec la politique par à-coups, mais surtout en finir avec ce rapport névrotique consciemment entretenu. L’attitude capricieuse de ces vingt dernières années vis-à-vis de La France a fini par “infantiliser” l’Algérie et l’a empêchée de traiter d’égal à égal avec la France. 

Maintenant que la ligne est rétablie entre Alger et Paris, il est utile de clarifier les positions et de redéfinir les relations sur des bases saines et objectives.  Le réalisme dicte à l’Algérie de renouveler son argumentaire pour mieux défendre ses intérêts et tirer profit d’une relation jusque-là déséquilibrée. Depuis toujours, quand Paris parle affaire – et gagne –, Alger brandit la mémoire coloniale, parfois jusqu’à la banaliser. De ce point de vue, l’Algérie n’a rien à démontrer, encore moins à prouver. Elle a fait la guerre et elle a gagné. Il lui appartient de nourrir et d’entretenir cette mémoire pour nous-mêmes et non pas pour en faire un “instrument” dans les batailles d’aujourd’hui, qui sont d’une autre nature. Jaloux de leur victoire, jamais les héros de la libération nationale n’ont exigé la “repentance”, ce qui leur donnait un positionnement décomplexé dans leur rapport l’ancienne puissance coloniale. Ce serait déprécier leur glorieux triomphe. . ■

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00