Éditorial

Rattrapage

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Akli REZOUALI Publié 25 Septembre 2021 à 00:43

La précarité sociale, aggravée ces deux dernières années par les effets de la crise sanitaire, n’épargne désormais aucune catégorie d’Algériens. Les prix à la consommation, y compris ceux des produits de première nécessité, ne cessent de flamber. En parallèle, les revenus des ménages ; ceux des salariés en particulier, stagnent depuis déjà près d’une décennie.  Sans chercher à verser inutilement dans un malthusianisme approximatif, le fait est qu’en Algérie, les salaires et les revenus évoluent toujours “arithmétiquement”, tandis que les prix et la dépense des ménages progressent presque toujours “géométriquement”.

En termes plus simples, quand les prix des produits de large consommation passent du simple au double en seulement quelques mois, les salaires mettent, eux, plusieurs années pour connaître de modestes évolutions. De ce gap, devenu structurel — en raison surtout de la dépendance du pays à la rente pétrolière — naissent à la fois de répétitifs épisodes de précarisation, mais aussi de graves inégalités qui ne vont pas sans alimenter à chaque fois le malaise social et politique. 

Dans la logique de son plan d’action, désormais avalisé jeudi, par les deux Chambres du Parlement, le gouvernement promet d’apporter des réponses rationnelles à la question de l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens, en procédant à un nouveau rattrapage salarial, ciblé et étudié. L’idée ne peut évidemment que plaire, dès lors que des pans entiers de la société, y compris même les classes moyennes — ou du moins celles désignées comme telles — n’arrivent désormais plus à joindre les deux bouts. Or, de simples mesures circonstancielles de rattrapage salarial pour faire face, comme par le passé, à des conjonctures de mécontentement populaire, risquent de s’avérer vite inefficientes.  

Si elles ne sont pas intégrées dans une logique globale de rationalité économique, elles risquent en effet d’être à la fois peu suffisantes pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages et, en même temps, trop lourdes à supporter pour le Trésor et les entreprises. Entre ces deux enjeux, les arbitrages à opérer doivent désormais concilier équité sociale et nécessité d’une vision économique de long terme à même d’éviter au pays de revivre sempiternellement les mêmes crises. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00