Les deux Chambres du Parlement ont décidé de mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour “enquêter et mener des investigations sur les situations de pénurie et de monopole” sur certains produits de large consommation comme l’huile de table, le lait en tétrapack ou la farine. Il faut reconnaître que ces pénuries sont ressenties par les citoyens à travers le pays qui ne comprennent pas les raisons de ces manques qui viennent perturber le marché, généralement en début d’année. Selon des économistes, une des raisons trouve son explication dans le fait que certaines matières premières ou intrants connaissent une tendance haussière sur le marché mondial où la demande est supérieure à l’offre, à cause de la pandémie de Covid-19 et ajouté à cela, le coût du fret qui aussi a augmenté de façon vertigineuse.
Il y a aussi et surtout l’intrusion des spéculateurs, à l’affût des augmentations annoncées ou attendues pour procéder à des stockages illicites, dans l’attente des nouveaux prix. Ils activent généralement dans l’informel où les transactions par chèque leur sont inconnues. Ils sévissent dans ce secteur qui prend de plus en plus d’ampleur et étranglent comme une pieuvre le marché de gros qui échappe aux services du commerce et de la régulation pour éviter toute traçabilité pour ne pas payer d’impôts. Selon plusieurs statistiques le milieu de l’informel représente plus de la moitié des échanges commerciaux au niveau national.
Face à cette situation intenable qui échappe, pour le moment, à tout contrôle, le président de la République a mis toute son énergie pour qu’un texte de loi soit promulgué, dans les plus brefs délais, pour faire barrage à cette mafia qui doit avoir ses réseaux et des complicités, pour faire autant de mal. Chose faite, puisque la loi sur la lutte contre la spéculation est entrée en vigueur depuis sa publication au Journal officiel du 29 décembre 2021. Les contrevenants risquent la perpétuité. Une peine pour un acte considéré comme un crime contre l’État par un groupe criminel organisé.
On n’en est pas loin puisque le Parlement s’est autosaisi de l’affaire pour mettre en place une commission d’enquête. C’est que l’affaire est grave et dépasse un délit de recel ou d’enrichissement mercantile. n