Éditorial

Travail…

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Akli REZOUALI Publié 08 Novembre 2021 à 00:00

Le taux de chômage, c’est-à-dire la statistique qui rend compte de la partie de la population nationale en âge de travailler, mais qui ne travaille pas, ne cesse d’atteindre des sommets en Algérie. Officiellement, le pays compte un peu moins de 12% de chômeurs sur l’ensemble de sa population active, si l’on s’en tient aux vieilles photographies du marché national de l’emploi, établies par le “si orphelin” Office national des statistiques (ONS) à fin 2019. L’ONS, souvent invoqué tel le garant de la statistique nationale, une espèce de “Parti unique” des données économiques et sociales en Algérie, ne dispose malheureusement pas de la ressource et de la méthodologie nécessaire, ni surtout pas de l’autonomie indispensable pour produire des enquêtes et des statistiques suffisamment fiables pour aiguiller la réalité du pouvoir d’achat, de l’inflation et du chômage en Algérie. 

Pour l’Office national, le taux de chômage reste ainsi contenu sous la barre des 12%, malgré les affres de la Covid-19 et l’impact de la crise structurelle de la rente économique née du contre-choc pétolier de la mi-2014. Pour le tout-puissant Fonds monétaire international (FMI) dont l’Algérie, faut-il le rappeler, est encore créancier de quelque 5 milliards de dollars, le taux chômage local est de loin bien supérieur à 12%. Pour la Banque africaine de développement (BAD), institution financière au capital social de laquelle l’Algérie participe en tant qu’actionnaire essentiel - sans jamais en solliciter le moindre crédit d’investissement -, plus de 13% de la population algérienne en âge de travailler n’a pas accès à l‘emploi et plus de 60% de la même population vit essentiellement de l’économie souterraine, c’est-à-dire de l’informel. 

Un véritable fléau :  une économie rentière qui peine toujours à créer valeurs ajoutées et emplois en dehors des vecteurs aléatoires du pétrole et du gaz et un chômage des jeunes - des diplômés surtout - qui touche plus d’un quart de la population active. C’est dire toutes “les raisons de la colère”, du malaise national en cours et de l’émigration clandestine et régulière. C’est dire surtout toute l’incapacité institutionnelle à mobiliser les sources vives du pays autour d’un réel projet national de développement économique, social et politique. Il n’est, sans doute, jamais trop tard pour bien faire… ■ 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00