Faudra-t-il faire de chaque pas en avant de la France pour se découvrir de nouveaux atouts revendicatifs et accabler l’ancienne puissance coloniale de tous les maux ? N’est d’ailleurs pas loin la polémique “préfabriquée” autour du rapport Stora au lieu de braquer “nos” regards sur ce que produira l’immeuble des archives des Vergers. Rien.
Pas même une bribe d’un quelconque projet. Un silence inquiétant devant l’accélération, côté français, du processus pour “solder” la question mémorielle. Un nouveau pas vient d’être franchi avec l’ouverture des archives de l’époque de la présence française en Algérie.
Alger est sans voix. Pas un écho. Une posture qui peut pourtant accréditer l’hypothèse d’une sérieuse crainte que soit ouverte la boîte de Pandore qui éclabousserait nombre de responsables qui se sont affairés depuis 1962 à “s’écrire” une histoire qui n’a jamais été la leur.
Les superbes guerres post-indépendance que se livraient et se livrent les acteurs de la Révolution ; des procès post mortem ou pour révisionnisme révèlent que la question de l’histoire nationale, tout comme la question de la nation, est loin d’être réglée. Quand le conflit implique “un civil”, cela se termine devant les tribunaux appelés à la rescousse parce que la question de l’Histoire est le premier tabou du pays.
Quelle position adopter maintenant que la France décide d’ouvrir les archives pourtant réclamées “politiquement” en Algérie ? La question vaut d’être posée d’autant plus que le projet de loi criminalisant la colonisation, qui devait constituer une riposte à la loi française du 23 février 2005, a été tout simplement enterré avant d’atterrir au Parlement.
Maintenant que Macron est passé à l’acte, devra-t-on attendre que monte la fumée de l’immeuble des Vergers pour espérer avoir accès aux archives locales ? Un geste aussi fort de M. Chikhi, le gardien des archives algériennes ?
Le bonhomme n’est pas connu pour être loquace. Surtout lorsqu’il est sollicité comme en ce moment qui ressemble, à bien des égards, à une répétition générale avant “le grand déballage”. Et en attendant que l’institution de Chikhi se mette à l’ouvrage, les Français ont entamé le “solde de tout compte” de cette encombrante période de leur histoire, selon leur propre grille de lecture.