La population et les autorités locales de la région de Tizi Ouzou attendaient beaucoup de cette visite du Premier ministre qui devait y tenir un mini-Conseil du gouvernement. Comme ce dernier, elles aussi avaient préparé une feuille de route pour relancer, par des mesures complémentaires urgentes de l’État, un plan de développement local à même de redynamiser l’activité dans la région, où le taux de chômage, qui avoisine les 30%, est l’un des plus élevés au niveau national.
La wilaya de Tizi Ouzou a longtemps été victime d’un ostracisme revendiqué par Bouteflika où, durant son long règne qui a duré 20 ans, il avait fait plus dans la provocation que tendre la main. Comme il s’est comporté dans d’autres régions qui ont bénéficié de programmes spéciaux et d’investissements publics dont certains ne répondaient pas à la logique économique.
La population voudrait, de façon légitime, sa part de développement comme tous les Algériens. Elle aimerait enfin entrevoir chez les porte-étendards de l’Algérie nouvelle la volonté de renouer des liens basés sur la confiance entre la région et les autorités centrales.
Ses revendications en matière de cadre de vie sont nombreuses et relèvent de besoins élémentaires comme raccorder à l’électricité des milliers de foyers, trouver une solution définitive au problème du rationnement drastique de l’eau devenu récurrent.
Relancer les projets tombés en désuétude comme celui du stade pratiquement achevé, la pénétrante de l’autoroute Est-Ouest vers la ville des Genêts, réactiver le projet plus qu’urgent d’un nouveau CHU qui viendrait au secours de l’existant CHU Nedir-Mohamed, un centre mère-et-enfant qui manque cruellement, connaissant les routes sinueuses de cette région montagneuse pour arriver en vie d’un village à un centre doté d’un établissement de santé.
Si ces doléances sont du ressort exclusif de l’État, pour celles relevant de l’investissement public et surtout privé, il revient à l’autorité d’encourager les initiatives, d’où qu’elles viennent, pour peu qu’elles créent d’abord de l’emploi et ensuite de la richesse. C’est pour toutes ces raisons que l’État doit impérativement mettre le paquet dans le domaine du développement économique de la région qui a tant souffert. Elle espère enfin être entendue... ■
O. A.