Dépourvus d’un réseau d’assainissement et d’infrastructures de base, sans oublier le problème du transport qui se pose, ces logements restent inoccupés.
La majorité des acquéreurs des logements AADL 1, sis au pôle urbain d’Ighzer Ouzarif, dans la commune d’Oued Ghir, refuse le paiement du loyer des mois de juin et de juillet, exigé par la direction. Organisés en comité et en collectif, les acquéreurs expliquent qu’ils ne peuvent pas payer le loyer pour des logements qu’ils ne peuvent pas occuper.
Il est vrai, affirme Brahim, l’un des souscripteurs, que “nous avons eu les clés des logements. Mais nous ne pouvons pas les occuper car il n’y a pas que le logement en lui-même. Où allons-nous scolariser nos enfants ? Ils n’ont rien prévu pour cela. Du moins, il n’y a rien de prévu, maintenant dans l’avenir peut-être. Le transport, le réseau d’assainissement, etc.”.
D’ailleurs, poursuivra-t-il, “nous avons eu recours, le 2 septembre, au service d’un huissier de justice. Ce dernier va établir un p.-v. de constat sur les anomalies, rencontrées par les acquéreurs, photos à l’appui”. Un compte rendu devait être fait aux membres de l’assemblée générale, prévue dans l’après-midi d’hier à la placette des 900-Logements, pour décider des suites à réserver à leur action.
Saïd explique pour sa part : “Nous ne pouvons payer deux loyers. Je m’explique : je ne peux pas occuper mon logement pour les raisons que nous avons exposées. Donc, je ne peux quitter le logement que je loue depuis des années et où sont scolarisés mes enfants. Et c’est le cas de tout le monde. Pour ceux qui habitent avec leurs frères ou chez leurs parents, ils vont se serrer encore une année.”
Il fallait d’abord qu’“ils préparent les conditions avant l’attribution des logements”, peste Khaled, enseignant dans le cycle primaire. “Qu’allons-nous faire ? S’ils avaient préparé les conditions, les écoles, la salle de soins, le transport, les gens auraient pu s’organiser.
L’aventure avec des familles, des enfants en bas âge, ce n’est pas sérieux. Nous n’allons pas nous taire et n’allons pas accepter l’inacceptable.” Le hasard a voulu que lors de sa visite “inopinée” au pôle urbain Ighzer Ouzarif, le wali Kameleddine Kerbouche a eu à rencontrer et à écouter “les doléances et les préoccupations des citoyens souscripteurs aux différents types de logements”.
Il a eu à les rassurer, selon le communiqué de la cellule de communication de la wilaya, et s’est engagé à “mettre tous les moyens nécessaires pour livrer les logements non encore attribués aux bénéficiaires”. Le wali de Béjaïa s’est notamment enquis des sites où sont implantés les logements de type AADL où il a eu à inspecter les travaux de voirie et des réseaux divers.
Cela, pour dire que le mouvement des acquéreurs n’a pas échappé au chef de l’exécutif de wilaya, lequel a donné “des instructions fermes aux responsables des entreprises afin d’accélérer la cadence des travaux de réalisation et de renforcer les chantiers en moyens humains et matériels”.
Il est vrai que les souscripteurs profitent souvent des visites des walis pour les interpeller sur les retards dans l’attribution des autres programmes, AADL 1 et 2, et autres types de logements.
Il se trouve que lors de cette “sortie inopinée”, il a commencé par l’inspection des travaux de réalisation des 6920 logements sociaux. Sur site, un exposé avait été présenté par les directeurs des différents secteurs sur la situation globale du site où sont implantés quelque 16 000 logements tous types confondus.
M. OUYOUGOUTE