Les créances impayées cumulées auprès de l’APC sont pour beaucoup dans l’approfondissement de cette plaie environnementale, car les autorités locales n’arrivent pas à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer la gestion des tonnes de déchets produits quotidiennement.
On ne le répétera jamais assez ! Le phénomène des décharges sauvages dans la ville de Tamanrasset a pris des proportions on ne peut plus alarmantes. La ville est envahie par des monticules d’ordures ménagères sans, semble-t-il, inquiéter les autorités compétentes.
En effet, la capitale du tourisme saharien ne se reconnaît plus dans ce décor lugubre, fait de montagnes d’immondices qui enlaidissent tous les quartiers de la ville. Visiblement, aucune cité n’est épargnée par ce phénomène qui a fait réagir plusieurs activistes de la société civile.
Ces derniers ont surtout dénoncé la nonchalance des autorités quant à la collecte et la gestion des déchets. Partout dans les rues, d’énormes tas d’ordures se répandent sur les trottoirs, laissant leurs miasmes pestilentiels s’accrocher aux semelles des passants, particulièrement à celles des enfants qui évoluent dans une insalubrité ambiante.
Ce qui n’est pas sans avoir des risques on ne peut plus fâcheux sur la santé publique en cette période coïncidant avec le début des chaleurs dans le grand Sud. La situation que l’on veut imputer l’amoindrissement des moyens alloués à la gestion des déchets ménagers et à l’insuffisance de mécanismes efficaces à leur élimination s’est sérieusement dégradée.
Il suffit de se rendre aux cités El-Wiam, Matnatalat, In Kouf, Tafsit, Tabarkat, Al-Djazira ou encore à Tahaggart pour se rendre compte de la gravité de la donne et de la complexité de ce phénomène qui a remarquablement terni l’environnement urbain d’une capitale saharienne réduite en “ville-poubelle”.
L’incivisme des habitants qui jettent leurs déchets à tout-va et sans parfois respecter l’horaire et l’endroit dédiés aux décharges publiques a été pointé du doigt par “les acteurs” de la société civile qui ont tiré à boulets rouges sur l’entreprise chargée de la collecte et du traitement des déchets à Tamanrasset.
Pour s’en laver les mains, le responsable de l’Epgcet (Établissement public de la gestion des centres d’enfouissement technique) de la wilaya, Abdelkader Khilouli, a, dans une déclaration à Liberté renvoyé la
balle à la l’APC qui, selon lui, devrait injecter les sommes budgétaires nécessaires dans le chapitre lié à la voirie et au ramassage d’ordures ménagères. Pour Khilouli, “le problème, c’est que l’APC ne prévoit pas les crédits nécessaires pour la propreté de la commune lors de la préparation de son budget. Ce qui explique cette situation et l’état de la ville qui est et restera toujours sale”.
Les créances impayées cumulées auprès de l’APC sont pour beaucoup dans l’approfondissement de cette plaie environnementale, car les autorités locales n’arrivent pas à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer la gestion des tonnes de déchets produits quotidiennement. Il faut noter qu’une assemblée des élus de l’APC de Tamanrasset a eu lieu récemment pour tenter de venir à bout de ce phénomène menaçant.
Il a été ainsi procédé à l’étude du schéma directeur communal relatif à la gestion des déchets afin de le réadapter aux exigences réelles de la ville. Plusieurs propositions ont également été faites au terme de cette réunion dont l’impérative implication des associations dans le contrôle et la sensibilisation contre la propagation des déchets ménagers, l’application de la taxe liée à l'enlèvement des ordures et la nécessité d’adopter un nouveau découpage pour mieux gérer les équipements et le parc automobile dédié au service de la voirie.
Aussi, on a préconisé d’inventorier les équipements hors service afin d’engager une opération de renouvellement et d’acquisition de moyens matériels plus appropriés.
Signalons qu’une vaste campagne de nettoiement a été lancée, samedi dernier, sur instruction du wali de Tamanrasset suite aux divers appels et cris d’alarme qui ont sérieusement déchaîné les réseaux sociaux.
Rabah KARÈCHE