Le manque de développement que connaît la région maritime de Tigzirt (au nord de la wilaya de Tizi Ouzou) inquiète les élus locaux puisque, en effet, un élu à l’APW de Tizi Ouzou, Hassen Argradj, vient de tirer la sonnette d’alarme en rendant public un rapport détaillé des manquements enregistrés dans cette région maritime. Le constat établi par cet élu est, pour le moins qu’on puisse dire, peu reluisant, notamment dans son volet concernant le réseau routier. “Les trois routes nationales qui desservent la région, à savoir les RN24, RN71 et RN72, sont presque impraticables et en état de dégradation avancé”, a-t-il déploré, tout en précisant que le projet de l’élargissement de la RN24 est complètement oublié et risque de ne jamais voir le jour. “Il en est de même pour le projet du doublement de la RN72, qui semble être complètement oublié ou même annulé. Ainsi, la ville de Tigzirt souffre, notamment durant la saison estivale, des embouteillages”, a-t-il relevé. Concernant le volet alimentation en électricité, il a expliqué que des centaines d’habitations éparses, surtout celles construites dans le cadre de l’habitat rural, attendent leur branchement au réseau électrique depuis des années.
“Le projet de réalisation d’une station de production de l’énergie électrique au village Arbi, dans la commune d’Iflissen, avance à pas de tortue. Seulement 10% des travaux sont exécutés pour le moment et le chantier risque l’arrêt définitif”, a-t-il déploré. Pour ce qui est du secteur de la santé, il a affirmé que les deux polycliniques, d’Ifillsen et de Mizrana, ne répondent même pas aux normes d’un simple dispensaire. “De ce fait, l’hôpital de Tigzirt se trouve submergé par des patients qui affluent de toutes parts et à la longueur de journée”, a-t-il indiqué, tout en ajoutant que les dispensaires de la daïra, à l’image de ceux d’Aït Youcef et du village Tifra, sont souvent fermés faute de personnel.
Cet élu à l’APW de Tizi Ouzou évoquera aussi l’éternel problème du manque d’eau pour cette région de la Kabylie maritime. “Le projet de réalisation d’une station de dessalement à Tamda Ouguemoun, à Iflissen, est mort-né. Pour la station de dessalement Tassalast, de la ville de Tigzirt, elle est constamment en panne”, a-t-il dénoncé. Évoquant la zone d’activité de Tigzirt, il a indiqué que sur les 14 lots distribués au profit des investisseurs, trois seulement sont exploités pour le moment. “En plus, un problème d’opposition d’un des riverains bloque une partie de la zone. Encore, des investisseurs qui ne sont pas concernés par ce problème n’ont pas exploité leurs lots depuis des mois”, a-t-il déploré.
En plus des différents problèmes liés à la zone d’extension touristique (ZET), entravant les propriétaires de terrain dans la construction de leurs habitations, Hassen Argradj est revenu sur le secteur du tourisme. “La daïra de Tigzirt n’est dotée que de 65 lits. Les non-professionnels qui s’aventurent dans le domaine causent plus de tort que de bien pour le tourisme à Tigzirt”, a-t-il estimé, ajoutant qu’“il est temps pour l’État de récupérer les assiettes squattées par des particuliers, destinées à accueillir des projets, comme des structures touristiques”.
K. Tighilt