Zone d’ombre par excellence, Graïdia, village rattaché à la commune de Tafraoui, situé à une trentaine de kilomètres au sud-est d’Oran, nécessite une mise à niveau des infrastructures d’accompagnement du service public. En raison de l’absence des commodités les plus élémentaires, ses habitants vivent le calvaire.
“Ni annexe administrative, ni école, ni salle de soins, ni transport, ni infrastructures sportives et culturelles pour les jeunes… Et pourtant, j’ai rencontré la commission chargée des zones d’ombre de la wilaya d’Oran qui s’est déplacée à Graïdia, mais les promesses ne sont pas tenues après une année d’attente”, déplore L. Belkacem, un habitant des 40-Logements de l’habitat rural.
Les occupants des 40-Logements réclament le gaz de ville afin d’atténuer le calvaire enduré, particulièrement pendant l’hiver. “Toutes les deux semaines, je suis obligé de porter ma bonbonne de gaz butane sur le dos et de marcher pendant deux kilomètres pour m’approvisionner.
Et c’est le cas de la plupart de mes voisins, alors que la conduite principale de gaz de ville est à quelques mètres de la cité. On nous dit que le projet de raccordement est à l’arrêt à cause d’une facture de 130 millions de centimes”, peste encore Belkacem, qui indique que depuis cinq ans les habitants des 40-Logements se débrouillent comme ils peuvent pour s’alimenter en électricité.
Dans une lettre de doléances envoyée au wali d’Oran, les habitants exposent la situation qu’ils endurent et appellent à l’intervention des autorités locales. “L’APC n’a pas d’argent, selon les élus. Nous sollicitons l’aide de l’État dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des zones d’ombre de la wilaya d’Oran”, indique encore notre interlocuteur.
D’autre part, le transport public et l’éclairage public sont insuffisants. “Souvent, les enfants scolarisés traversent deux kilomètres à pied pour se rendre à l’école, au collège et au lycée de Tafraoui”, rage Belkacem, qui évoque aussi l’oisiveté et le chômage qui constituent le lot d’une jeunesse désorientée qui, également privée d’espaces de détente et de divertissement et même d’un stade de football, ne sait plus à quel saint se vouer.
D’autre part, l’oued de Graïdia est devenu une menace en période d’hiver, d’où la nécessité d’une prise en charge des travaux d’élargissement afin d’éviter l’irréparable.
NOUREDDINE BENABBOU