Dans la perspective de la campagne labours-semailles 2021/2022, la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Tiaret a planché sur la nécessité de mettre en symbiose les efforts de tous les intervenants dans le secteur afin de relever le défi et améliorer la production céréalière qui avait accusé un déficit énorme à l’issue de la précédente campagne.
Pour rappel, la dernière campagne des moissons-battages avait accusé un énorme déficit causé par le stress hydrique qui avait touché plus de 45% des superficies emblavées. Ainsi, sur une superficie agricole utile (SAU) de 688 725 ha, dont 41 566 ha en irrigué, 300 000 hectares sont destinés aux emblavures céréalières, dont 114 000 en blé dur, 25 000 en blé tendre, 156 000 en orge et 5000 en avoine.
Les besoins théoriques en semences sont estimés, selon les prévisions de la DSA, à 171 000 q de blé dur, 35 000 q de blé tendre, 203 000 q d’orge et 6000 q d’avoine.
En substance, un cadre des services agricoles affirme que le programme intensification couvrira, comme de tradition, une superficie pour le moins importante au profit du blé dur, blé tendre, orge et avoine, notamment au niveau des zones considérées à haute potentialités céréalières comme Rahouia et Mechraâ-Sfa. En parallèle, le programme dit intermédiaire sera aussi d’appui, selon notre interlocuteur qui estime que les emblavures hors programmes demeurent toujours considérables.
Sur un autre volet, soulignons que les cadres de ce secteur ont, à travers les diverses séances de vulgarisation, exhorté les agriculteurs à respecter le calendrier cultural, allant des travaux du sol à l’entretien des parcelles, en passant par la période des semis, et prendre toutes les mesures pour parer aux ravages du mérione, appelé aussi le rat des champs.
Cependant, pour revenir au mérione, autant préciser que les endroits à chaque fois plus menacés sont les plateaux de Medroussa, Sougueur, Hammadia et Mahdia.
Appelé encore “rat des champs” ou “mérione de Shaw”, ce muridé constitue pour l’agriculture une contrainte beaucoup plus sérieuse par rapport à celles occasionnées par d’autres rongeurs champêtres dénommés aussi rongeurs arvicoles.
Dans ce sillage, les services de l’agriculture rassurent quant à un programme entériné dans ce sens et qui est principalement axé des séances de vulgarisation.
Toutefois, le rongicide utilisable comme appât empoisonné au niveau des terriers est, chaque année, remis aux subdivisionnaires agricoles chargés de la distribution et du suivi immédiat de l’opération de lutte qui est chapeautée par l’inspection pour la protection des végétaux. Kilrat, Deraticide Pese et Detia Raticide sont les produits dits “de choc” utilisés.
Au demeurant, un cadre des services agricoles a exprimé son regret de constater que la lutte mécanique, qui consiste à détruire les terriers par des labours profonds, notamment au printemps qui est la période de reproduction de ce rongeur, n’a pas été adéquatement appliquée.
Cependant, outre les luttes antimérionique et antiacridienne, les services concernés par la vulgarisation agricole tout comme ceux de l’inspection pour la protection des végétaux sont interpellés quant à la multiplication des séances de sensibilisation sur la culture des traitements devant protéger et les cultures et la végétation contre d’autres ravageurs. Parmi ces déprédateurs, on peut citer des exemples dont la présence à travers la région ne peut être niée.
Il s’agit en effet de “la chenille processionnaire” et “le capricorne asiatique” qui attaquent les arbres forestiers, “le pou de San José” qui trouve sa prédilection dans les arbres fruitiers, notamment le pommier dont il suce la sève jusqu’au dépérissement, “le phylloxera” qui s’attaque à la vigne et “le mildiou” qui ravage la pomme de terre… et autant d’autres ravageurs dont l’agriculteur doit préalablement se méfier avant la propagation, voire prévenir au lieu de guérir.
SALEM REMANE