Depuis sa mise en service en juillet 2016, la méga-station d’El-Mactaa n’a jamais atteint sa capacité de production optimale estimée à 550 000 m3 en raison de pannes techniques répétitives. Son pic de production n’a aucunement dépassé les 85% en quatre ans.
Après plusieurs mois de perturbations en approvisionnement en eau suite à des pannes à répétition dans les trois grandes stations de dessalement qui alimentent la deuxième ville du pays et l’assèchement de plusieurs barrages de la région ouest, la Société de l’eau et de l’assainissement d’Oran (Seor) annonce une amélioration de la plage horaire qui a débuté, hier, dans tout le groupement urbain d’Oran. Une nouvelle plage horaire “adaptée” a désormais été lancée au début de cette semaine pour approvisionner quotidiennement les abonnés de la capitale de l’Ouest, révèle le directeur général adjoint de la Seor, Khodja Lahouari.
Tous les abonnés du groupement urbain d’Oran qui rassemble les grandes communes de la wilaya, notamment Oran, Bir El-Djir, Es-Sénia, El-Kerma, Sidi Chami, etc, auront ainsi de l’eau durant 16 heures quotidiennement (de 6h00 à 22h00). “Une nouvelle structure d’exploitation a été mise sur pied pour superviser l’application de ce nouveau programme d’approvisionnement quotidien du groupement urbain d’Oran. Cette cellule aura pour mission également de procéder à des corrections ou à des réaménagements des plages horaires dans certaines zones du groupement.
Elle mènera des enquêtes de porte à porte pour recueillir les appréciations des abonnés. Si les tests sont concluants, la nouvelle plage horaire sera maintenue tout au long de la saison estivale et pourra être étendue aux autres communes de la wilaya”, confie le DG adjoint de la Seor. Le premier responsable de cette cellule d’exploitation, Arabi Abdelkader, précise, de son côté, que “cette nouvelle plage horaire devrait permettre à la Seor de mieux lutter contre les fuites d’eau sur le réseau en période nocturne”.
Ce réaménagement est devenu possible après l’achèvement des travaux de maintenance du réseau menés durant 15 jours par cette société et la reprise de la production “régulière” dans les trois stations de dessalement de l’eau de mer qui couvrent aujourd’hui 70% des besoins quotidiens en eau de la wilaya. Les trois grandes stations de Chott El-Hilal (wilaya de Aïn Témouchent), El-Mactaa et Kahrama fournissent, bon jour mauvais jour, 345 000 m3 d’eau dessalée/jour, alors que les besoins réels de la wilaya sont estimés à 540 000 m3/jour.
La station de Chott El-Hilal produit en moyenne 195 000 m3/j suivie par celle d’El-Mactaa avec seulement 120 000m3/j et enfin Kahrama avec 30 000 m3/j . Le DG adjoint de la Seor regrette les pannes fréquentes dans la méga-station d’El-Mactaa qui seraient selon lui la première cause du déficit en eau dans la wilaya. “Il faut la réhabilitation en urgence de la station de dessalement d’El-Mactaa pour sécuriser l’approvisionnement en eau dans la wilaya d’Oran”, insiste notre interlocuteur.
Depuis sa mise en service en juillet 2016, cette méga-station n’a jamais atteint sa capacité de production optimale estimée à 550 000 m3 en raison de pannes techniques répétitives. Son pic de production n’a aucunement dépassé les 85% en quatre ans. Bien au contraire, sa production a baissé à 70, puis 60 et enfin 50%. La production de cette station demeure instable, ce qui a entraîné des répercussions sur l’approvisionnement des abonnés. Au maximum de sa production, elle avait produit 460 000 m3/j, mais ce volume n’est pas totalement destiné à approvisionner la ville d’Oran.
Ses capacités de production ne cessent de se réduire de mois en mois en raison de contraintes techniques. Il s’agit essentiellement de problèmes d’entretien et de logistique. Elle fournit actuellement entre 200 000 et 230 000 m3/j pour les deux wilayas d’Oran et de Mascara. Le déficit de la production de cette station était comblé par l’eau des barrages de Mostaganem, mais après l’épuisement des stocks stratégiques des barrages en raison du taux élevé de vaporisation et la progression de la consommation, la situation était devenue critique dès juin 2021, ce qui avait contraint la Seor à élaborer un programme de rationnement de l’eau.
Arezki M.