L’Algérie profonde Seule la moitié de sa production totale de l’eau lui est réservée

Oran se met au régime sec

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Noureddine BENABBOU Publié 28 Février 2021 à 00:06

La Seor appelée à remédier aux perturbations dans la distribution de l’eau. © D. R.
La Seor appelée à remédier aux perturbations dans la distribution de l’eau. © D. R.

Un nouveau programme de distribution a été adopté par la Seor, et Oran ne bénéficiera que de 500 000 m3 alors que ses besoins en eau sont de 560 000 m3. 

La rationalisation de l’eau potable, suivie de coupures d’eau une fois sur deux jours ou plus, touche tous  les clients de la Seor (Société de l’eau et de l’assainissement d’Oran), selon le nouveau programme de distribution. “Oran bénéficie de 50% de la production totale de 1 million de m3/j.

Les  500 000 m3 restants sont orientés vers quatre wilayas, à savoir Mostaganem, Mascara, Relizane et Aïn Témouchent, dans le cadre du nouveau programme de rationalisation de l’eau potable pour faire face aux besoins en eau potable lors du mois sacré du Ramadhan et la saison estivale”, a déclaré le DG de la Seor, Oussama Helaïli, lors d’un point de presse organisé, mercredi 24 février, au centre opérationnel d’Oran.

Cependant, la wilaya a besoin d’au moins 560 000 m3/j, ce qui représente un déficit de  60 000 m3, selon un cadre de la société, d’où les coupures d’eau. Il faut savoir que l’eau à traiter provient d’abord des eaux superficielles (oued, lacs et barrages), des eaux non conventionnelles (le dessalement de l’eau de mer) et enfin des eaux souterraines (forages).

Le faible taux de pluviosité et les nombreuses pannes des usines de dessalement affectent sérieusement le volume d’eau à traiter et perturbent ainsi la distribution. Une situation qui oblige la Seor à jongler avec le programme de distribution pour satisfaire les besoins de ses clients.

Pour en savoir plus sur les contraintes rencontrées, la Seor a organisé une visite guidée dans ses ouvrages hydrauliques, situés à l’ouest de la wilaya et qui alimentent la partie Ouest d’Oran.

Le constat est accablant, puisque pour la station de prétraitement de l’oued Tafna, à Aïn Témouchent, l’oued en question est presque à sec, alors que pour le cratère Dzioua, un bassin d’un volume de 13 millions de m3, il est rempli à 30% seulement de sa capacité.

Quant à la station de dessalement de l’eau de mer, d’une capacité de 200 000 m3/j, situé à Beni Saf et qui alimente Oran et Aïn Témouchent, soit 100 000 m3 chacune, l’eau potable est vendue 89 DA/m3 par l’usine à la Seor, au moment où le client la paye à partir de 6,30 DA/m3 (selon les tranches de consommation), soit 15 fois moins cher.

“L’eau potable est subventionnée. C’est à l’État de payer la différence”, a affirmé un cadre de la Seor. Le constat sur la disponibilité de l’eau fait au cours de la visite guidée est que la situation est assez préoccupante. “Le client est appelé à rationnaliser sa consommation.

Évitons le gaspillage. Si la sècheresse persiste, l’été sera chaud à ne pas en douter, bien que des solutions soient préconisées tels les lâchers d’eau des barrages en cas de besoin urgent”, a expliqué le même responsable.

Certes, la Seor et les pouvoirs publics tentent de trouver des solutions, mais l’avenir ne sera assuré que par les usines de dessalement de l’eau de mer pour Oran face à ses besoins croissants en eau potable vu le manque d’eau qui frappe la région ouest du pays, à en croire les spécialistes.

 

NOUREDDINE BENABBOU  

 

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