En raison de la dégradation sociale induite par la crise sanitaire, la fermeture d’un grand nombre de marchés, l’arrêt de chantiers faute de financement après la chute du prix du baril de pétrole et d’autres facteurs économiques, le pouvoir d’achat des citoyens a complètement chuté, contraignant de très nombreuses familles à recourir aux aides de l’État.
C’est ce qui apparaît à l’occasion du début de l’inscription des nouvelles familles dans le besoin sur la liste du couffin du Ramadhan dans la commune de Ouel Tlélat, dans la wilaya d’Oran. “Pour les inscrits, il n’y a pas de nouveaux dossiers à fournir.
En revanche, les nouveaux devront déposer un dossier pour pouvoir bénéficier du couffin”, précise un élu local de la commune d’Oued Tlélat. En moyenne, 100 000 bénéficiaires sont enregistrés chaque année au niveau de la wilaya d’Oran, mais cette fois-ci le nombre sera certainement revu à la hausse.
Le nombre de mendiants et de familles en détresse qui sillonnent la ville ne trompe pas, s’étant retrouvées du jour au lendemain sans ressources financières : des salariés mis au chômage technique avec un salaire réduit ou en chômage total, des journaliers contraints de quitter différents marchés fermés (bestiaux, automobiles d’occasion…).
“Je vis grâce à l’aide de mes parents. Depuis plusieurs mois, je suis sans travail”, s’insurge un jeune maçon qui commence à perdre patience devant l’arrêt des activités de construction. De leur côté, des serveurs de café et de restaurant se retrouvent sans ressources depuis l’instauration du confinement partiel et l’application des mesures sanitaires pour lutter contre la propagation de la pandémie.
C’est le cas aussi des personnels de salles des fêtes et autres activités culturelles, touristiques et sportives, soit des milliers de familles qui espèrent figurer sur la liste des bénéficiaires du couffin du Ramadhan. “Juste pour entamer le mois sacré”, espère un jeune ouvrier au chômage, rencontré au service de l’état civil de la commune de Tlélat.
De son côté, l’association de protection des consommateurs vient d’alerter le ministère du Commerce sur les hausses injustifiées des prix des produits alimentaires, impactant gravement le pouvoir d’achat des ménages.
Les associations caritatives travaillent avec les moyens du bord. “Nous essayons d’aider les familles les plus démunies avec des denrées alimentaires quand c’est possible. Mais c’est en fonction des dons et des subventions disponibles”, indique un membre d’une association caritative locale. Selon lui, le nombre des démunis est en nette hausse.
“Comme l’année dernière, une aide financière de 10 000 DA sera versée pour chaque bénéficiaire au lieu d’un couffin. Pour notre commune, nous avons débloqué 2 milliards de centimes pour prendre en charge 2 000 bénéficiaires”, précise le vice-président de l’APC d’Oued Tlélat. Cependant, le nombre des demandeurs dépassera sans aucun doute les prévisions, d’où la participation souhaitée de la wilaya d’Oran et du Croissant-
Rouge algérien.
NOUREDDINE BENABBOU