Les habitants de la cité des 380 logements de Oued Tlélat, appelée Hay Houari-Boumediene, n’arrivent plus à supporter leur cadre de vie déplorable.
“Encerclée par plusieurs nouveaux immeubles de différents types, la cité est complètement asphyxiée”, déplore Ahmed, 82 ans, qui bataille sur tous les fronts pour l’amélioration de la situation, notamment en tentant d’attirer l’attention des autorités locales, manifestement sans succès.
Ses efforts auprès des responsables locaux n’ont pas changé d’un iota une situation invivable et pénalisante de la cité qui menace jusqu’à la santé publique. “Nous manquons de bacs à ordures, et les odeurs nauséabondes émises par les déchets ménagers, les avaloirs et regards des eaux usées asphyxient presque les malades et les personnes âgées. Les herbes sauvages et broussailles envahissent la cité, l’absence de ralentisseurs encourage les chauffards, surtout les transporteurs clandestins qui n’hésitent pas à abuser de la vitesse. L’espace vert destiné aux enfants se trouve dans un état lamentable, les espaces publics sont squattés, et les matériaux de construction jonchent le sol et les trottoirs. Même les niches de l’eau potable sont éventrées, le stade de proximité mal entretenu...”, énumère-t-il avec dépit en multipliant, malgré son âge avancé, les démarches pour changer la vie de la cité.
Cependant, l’incivisme et la passivité de certains résidents compliquent la situation et affectent le cadre de vie. “Installer du fil barbelé devant sa maison ou un poulailler sur la terrasse, c’est aussi une forme de dégradation de notre environnement”, lance Ahmed, en parlant de sa cité datant des années 1990 dont l’architecture pose problème surtout avec un R+1 mal agencé. Ce cri de détresse trouvera-t-il une oreille attentive avant les grandes chaleurs étouffantes ?
NOUREDDINE BENABBOU