L’Algérie profonde Gâteaux traditionnels

Un commerce florissant à Bouzeguène

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NATH OUKACI Kamel Publié 28 Février 2022 à 10:34

© D.R
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Elles s’appellent Titem, Ourida, Zahra, Thanina, Taos et bien d’autres femmes de la région de Bouzeguène (wilaya de Tizi Ouzou), qui se sont investies dans la préparation de gâteaux traditionnels qu’elles proposent à la vente dans les supérettes ou directement à la consommation, essentiellement dans les cafés. Beaucoup d’entre elles le font par nécessité notamment, pour en soutirer des ressources financières ou tout simplement pour renflouer leur porte-monnaie. 

Certaines préfèrent ouvrir directement un local pour proposer leurs produits à une large clientèle avide de produits alimentaires traditionnels. Souvent sans activité, ces femmes ont pu accéder au monde du travail en se spécialisant dans la préparation des galettes, crêpes, beignets, m’hadjeb, pain traditionnel, pain aux herbes, matloue, dyoul, maqrout aux dattes écrasées ou au miel, etc. Cette activité est devenue pour certaines de ces femmes une activité commerciale prospère. “J’ai commencé cette activité en 2018, au mois de Ramadhan. Je proposais des galettes traditionnelles très demandées pour accompagner le plat de chorba du ftor. Ça marchait tellement bien que le commerçant m’a demandé d’en produire un peu plus.

À 30 DA la pièce, je faisais quelques bénéfices, surtout que le commerçant ne prenait pas une marge bénéficiaire sur mes produits”, nous a expliqué Ourida, qui a, par la suite, diversifié les produits qu’elle propose, durant toute l’année, aux commerces d’alimentation générale et aux supérettes. Taos est une autre femme au foyer qui a commencé cette activité en 2017. “J’ai une clientèle très diversifiée, grâce à mon mari qui m’aide beaucoup à me trouver des clients cafetiers, pâtisseries, supermarchés. J’étais même obligée de recruter une autre femme pour m’aider”, a-t-elle affirmé. “Pour la vente, je me déplace à Azazga et même parfois à Tizi Ouzou. 

D’autres viennent de loin pour prendre leurs commandes, au moins une fois par semaine. Je suis très heureuse de mon activité qui me procure beaucoup de plaisir et bien sûr un salaire”, a-t-elle expliqué. Et d’ajouter, en souriant : “Ce n’est pas tout. Une fois par semaine, je prépare aussi du couscous pour un restaurateur qui le programme dans le menu de chaque dimanche. Il a une clientèle qui en raffole de ces plats anciens qui ont résisté au temps.” Il faut dire que la résurgence de ces plats et pâtisseries traditionnels a été fulgurante. En effet, depuis une dizaine d’années, ces galettes traditionnelles qui ne réapparaissaient que pendant le mois de Ramadhan ont réapparu pour occuper les comptoirs de nombreux établissements commerciaux durant toute l’année.

Et pour cause, il faut reconnaître que derrière l’aspect friand de cette cuisine traditionnelle, se cache une économie vivrière insoupçonnée. Aujourd’hui, elle s’est même développée. Cette activité, qui fut l’apanage exclusif de nos vieilles mères et grand-mères, a été reprise par des jeunes filles qui ont recouru aux microcrédits des différents dispositifs sociaux pour monter leur propre projet, créer leur propre emploi et même employer d’autres femmes.

 


KAMEL NATH OUKACI

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