L’Algérie profonde Projet de canalisation des eaux usées à Tagrambaït (Tamanrasset)

Un gaspillage de plus de 25 milliards

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Rabah KARECHE Publié 14 Avril 2021 à 10:16

© D.R
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Le projet portant réalisation de 27 km linéaires de canalisations, destinés à contenir les eaux usées qui se jetaient dans l’oued traversant Tagrambaït, localité située à 15 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset, n’est guère “rentable”, aux yeux du ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi.

Le mieux, estime-t-il à l’occasion de la visite qui l’a conduit, lundi 12 avril, dans la wilaya de Tamanrasset, est de revoir le projet en question en s’engageant à réhabiliter en amont la station d’épuration des eaux usées, laquelle est, faut-il le rappeler, à l’origine d’une véritable catastrophe environnementale. Accompagné de la ministre de l’Environnement, M. Mihoubi a mis en exergue la nécessité d’accélérer l’extension de ladite station qui devra fonctionner avec de l’énergie renouvelable.

Il a aussi insisté pour que les eaux épurées soient réutilisées à des fins agricoles et industrielles. Aux yeux des habitants de Tagrambaït, la déclaration du représentant du gouvernement ne devrait pas passer inaperçue, car elle révèle tacitement une forme de gaspillage hallucinant qui aura coûté, tenez-vous bien, plus de 25 milliards de centimes au Trésor public.

Pour mémoire, le projet en question porte, dans sa première tranche, sur la réalisation de 13 200 ml de canalisations au niveau de l’agglomération et des zones d’habitation afin de protéger les habitants de Tagrambaït des eaux usées ayant pollué plusieurs points d’irrigation et puits d’alimentation en eau potable. Se voulant rassurant, le ministre des Ressources en eau a promis de raccorder le village au réseau d’AEP dans un délai ne dépassant pas 14 mois, afin de renforcer son approvisionnement en cette denrée vitale.

Le ministre s’est également rendu à la station de pompage N-6 implantée au niveau du village d’Outoul, à 35 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset, où il a fait part de la réalisation d’oasis artificielles au niveau des stations situées au long des adductions du projet de transfert d’eau potable In Salah-Tamanrasset sur 750 km, dans le but de préserver l’équilibre écologique dans la région à même de faciliter l’abreuvement des cheptels et d’améliorer la vie quotidienne des nomades. Le projet d’une oasis pilote, a assuré le ministre, sera prochainement lancé à proximité de la station de pompage de Moulay-Lahcen, à 350 km de Tamanrasset.

Après avoir reçu des explications sur le système de gestion et de contrôle de l’eau, Mustapha Kamel Mihoubi s’est focalisé sur la télégestion des diverses installations de stockage et de distribution de l’eau pour une meilleure gestion de cette ressource vitale, avant d’appeler à la formation du personnel devant accompagner les APC qui ne disposent pas encore d’unité ADE dans la gestion de la distribution de l’eau potable.

Pour sa part, la ministre de l’Environnement, Dalila Boudjemaâ, s’est enquise de la situation de son secteur à Tamanrasset en se rendant au centre d’enfouissement technique avec un constat similaire, voire plus atterrant que celui arrêté lors de sa dernière visite dans la wilaya, en février 2013, en sa qualité de secrétaire d’État chargée de l’Environnement.

En dépit des gros moyens déployés pour le nettoyage et le ramassage des déchets ménagers, la capitale du tourisme saharien croule sous des monticules d’ordures. Un sérieux problème que la ministre de l’Environnement n’a pas pu constater de visu, puisqu’on a tout fait pour lui éviter les quartiers insalubres ou encore les itinéraires envahis par les montagnes d’immondices. 

 

 

RABAH KARÈCHE

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