L’Algérie profonde NOUVEAU PÔLE URBAIN DE BOUZEGUÈNE

Un projet de 4 200 logements objet d’un bras de fer

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NATH OUKACI Kamel Publié 06 Février 2022 à 17:07

Lancement du projet de pôle urbain de Bouzeguène Imoughlaouen en présence des autorités locales et de wilaya, le 12 janvier 2019. © D. R.
Lancement du projet de pôle urbain de Bouzeguène Imoughlaouen en présence des autorités locales et de wilaya, le 12 janvier 2019. © D. R.

La semaine dernière, les responsables du secteur de l’habitat de la wilaya, qui  tiennent  à  tout  prix  à  ce  projet,  se  sont  à nouveau déplacés sur les lieux et ont procédé à l’installation de l’entreprise de réalisation.

Le projet des 4 300 logements, bloqué depuis 2019, à Imoughlaouen, au nord-est du chef-lieu communal de Bouzeguène, n’arrive plus à voir le bout du tunnel. Lancé en grande pompe par l’ancien ministre de l’Habitat Abdelmadjid Temmar, le projet n’a pas pu démarrer, en raison des oppositions exprimées officiellement par un groupe de villageois, qui continuent, à ce jour, de revendiquer la propriété des parcelles de terrain.

“La commune possède plus de 1 400 ha de terres domaniales et communales, laissées en jachère, et on vient construire en haute montagne, à quelques encablures de la forêt de l’Akfadou”, a dénoncé le collectif des propriétaires terriens opposants au projet, affirmant avoir déjà saisi les hautes autorités du pays à ce sujet.

À vrai dire, depuis le lancement de l’aménagement du plan d’occupation du sol (POS) en 2011, le projet ne cesse de susciter la polémique au sein de la population locale.

Les travaux qui ont suivi l’élaboration du POS d’Imoughlaouen et l’affichage de l’enquête publique ont été marqués par des résistances, “sans toutefois enregistrer la moindre opposition écrite”, selon les responsables de l’APC de l’époque.

La population considère, à ce jour, que l’aménagement d’une zone d’habitations dans ce site paradisiaque en haute montagne “est une erreur et une atteinte à l’écologie”.

“C’est une zone à protéger et à exploiter pour des projets du domaine touristique et des sports de montagne”, affirme un habitant d’un village situé à proximité de ce projet, qui a fini par connaître un arrêt avant qu’il ne soit relancé il y a quelques semaines, à la faveur d’un décret considérant “d’utilité publique l’opération relative à la réalisation d’un pôle d’habitat intégré de différents segments, ainsi que des équipements d’accompagnement”.

La semaine dernière, les responsables du secteur de l’habitat de la wilaya, qui tiennent à tout prix à ce projet, se sont à nouveau déplacés sur les lieux et ont procédé à l’installation de l’entreprise de réalisation du projet.

Les deux entreprises étrangères, une chinoise et une turque, retenues initialement pour mener cet immense projet se sont retirées juste après la manifestation des oppositions et, désormais, 
le projet est confié à une autre entreprise turque. 

À noter que le projet s’étend sur une superficie globale de 53 ha, où sera implanté un pôle d’habitat de 4 200 logements de différents types, répartis comme suit : 2 500 logements AADL, 1 000 logements LPL, 500 logements LPA et 200 logements LPP. 

Pour désenclaver la zone d’habitat, ce pôle urbain sera complété par des équipements d’accompagnement, dont un hôpital de 60 lits aux travaux déjà bien avancés (80%), une annexe de commune, un lycée, deux CEM, quatre groupes scolaires, une gare routière, une piscine semi-olympique, un complexe culturel, une mosquée, un bureau de poste, une maison de jeunes, une bibliothèque et un siège de sûreté urbaine.

Une unité de la Protection civile est déjà en construction près du village Aït Ikhlef, avec un taux d’avancement de plus de 70%.
 

KAMEL NATH OUKACI

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