L’International Menace d’une vague de réfugiés économiques afghans en raison de la crise des liquidités

Afghanistan : les talibans exigent la levée des sanctions

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R. I./AFP Publié 13 Octobre 2021 à 19:52

Le ministre afghan des Affaires é́trangè̀res, Amir Khan Muttaqi. © D. R.
Le ministre afghan des Affaires é́trangè̀res, Amir Khan Muttaqi. © D. R.

Face à la crise des liquidités, les talibans, en manque d’arguments et de stratégie politique pour la gestion du pays, brandissent “le risque” d’une nouvelle vague, plus importante, de réfugiés.

Les nouveaux maîtres de Kaboul ciblent particulièrement les États unis qui hésitent à débloquer, au moins une tranche, des avoirs afghans pour permettre aux talibans de gérer cette période charnière de leur pouvoir alors qu’ils font face à des critiques concernant la persistance de leurs pratiques “moyenâgeuses” et leur non- respect des droits de l’homme ; motif d’ailleurs suffisant évoqué par plusieurs pays pour s’abstenir de reconnaître leur gouvernement, qui en fait, comme l’ont relevé plusieurs responsables étrangers, n’est nullement représentatif des communautés afghanes.

Et hormis la promesse de l’Union européenne de débloquer une aide humanitaire pour la population, les négociations de Doha au Qatar entre les talibans et l’UE et avec les États unis, semblent coincer.

Aucun résultat palpable ni décision sur une issue à la crise dans le pays ne sont apparus les talibans ne voulant toujours pas “accepter” les conditions occidentales pour dénouer au mieux momentanément la crise financière qui frappe le pays.

D’où le coup de gueule de la délégation des talibans qui ont brandi la menace d’une vague de réfugiés économiques en raison de la crise financière qui étrangle le pays, et du manque de liquidités dans les banques qui commence à se faire ressentir.

Le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, a déclaré aux diplomates occidentaux, lors de leurs rencontres ces derniers jours à Doha, que “l'affaiblissement du gouvernement afghan n'est dans l'intérêt de personne, car, cela pourrait affecter directement le monde dans le secteur de la sécurité et entraîner une migration économique pour fuir le pays”, selon un communiqué publié tard mardi soir, a rapporté l’AFP. 

Selon le communiqué, M. Muttaqi a déclaré à la réunion de Doha: “Nous demandons instamment aux pays du monde de mettre fin aux sanctions et de laisser les banques fonctionner normalement, afin que les organisations caritatives et le gouvernement puissent payer les salaires de leur personnel avec leurs propres réserves et l'aide internationale”.

Les pays européens, en particulier, craignent qu'en cas d'effondrement de l'économie afghane de nombreux migrants ne partent pour l'Europe, exerçant une pression sur les états voisins comme le Pakistan et l'Iran et finalement sur les frontières de l'Union européenne.

Washington et l'UE se sont déclarés prêts à soutenir les initiatives humanitaires en Afghanistan, mais répugnent à fournir un soutien direct aux talibans sans garantie qu'ils respecteront les droits humains, en particulier ceux des femmes.

L'UE a promis mardi, lors d'un sommet virtuel du G20 organisé par l'Italie, de fournir une aide humanitaire d'un milliard d'euros à l'Afghanistan. Mais la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné que “cette aide serait destinée au peuple afghan et aux voisins du pays qui ont été les premiers à leur apporter de l'aide”, contournant ainsi le gouvernement taliban.

Les talibans assurent ne pas représenter une menace pour les droits humains et ceux des femmes en particulier. Mais les filles ne sont toujours pas autorisées à étudier dans les collègues et lycées, hormis dans les villes septentrionales de Kunduz et Mazar-i-Sharif, et la plupart des femmes n'ont pas repris leur travail.

Dans l'Ouest, près d'Hérat, les islamistes ont déjà appliqué de sévères châtiments à des criminels présumés, ravivant le souvenir du régime brutal et fondamentaliste qu'ils avaient imposé entre 1996 et 2001, avant d'être chassés du pouvoir par une coalition internationale menée par les États-Unis. 
 

R. I./AFP 

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