L'assaillant a été interpellé, tout comme un deuxième homme, qui, dans la confusion, a été pris pour son complice, alors qu’il s'agissait d'un membre des forces spéciales.
Le président par intérim du Mali, le colonel Assimi Goïta a échappé, mardi, à une tentative d'assassinat à l'arme blanche qui s’est déroulée à la fin de la prière de l'Aïd Al-Adha à la Grande mosquée de Bamako où il accomplissait la prière musulmane.
Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, qui était à ses côtés, a estimé que c'était “son instinct d'officier des forces spéciales qui avait permis au colonel Goïta d'empêcher l'agresseur de l'atteindre au cou avec un couteau”.
“Je vais très bien”, a déclaré le chef de l'État à la télévision nationale au journal de la mi-journée, précisant que cette agression avait été maîtrisée. “Quand on est leader, il y a toujours des mécontents, il y a des gens qui, à tout moment, peuvent vouloir tenter des choses pour déstabiliser, tenter des actions isolées”, a-t-il dit.
Le ministre de la Jeunesse, Mossa Ag Attaher, s'est dit “choqué et dégoûté par la violence, la lâcheté et la barbarie de ceux qui ont tenté d'intenter à l'intégrité du chef de l'État”.
L'assaillant a été interpellé, tout comme un deuxième homme, qui, dans la confusion, a été pris pour son complice, alors qu’il s'agissait en fait d'un membre des forces spéciales, a indiqué à l'AFP le commissaire principal, Sadio Tomoda, du 3e arrondissement de police de Bamako.L'assaillant est un “enseignant”, a aussi précisé le commissaire Tomoda, sans plus de détails sur son identité.
En fin de journée, aucune piste ne pouvait être privilégiée quant aux motivations de l'agresseur. Quelques heures après l'agression, les abords de la mosquée du roi Fayçal étaient paisibles comme le reste de la capitale Bamako, qui d'habitude est relativement épargnée par les violences par rapport au reste du pays.
Ancien chef d'un bataillon de forces spéciales, le colonel Goïta, auteur de deux putschs en moins d'un an, dont celui qui a renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, ne se déplace d'ordinaire depuis onze mois jamais sans ses hommes, cagoulés et armés de fusils d'assaut.
L’attentat manqué contre le Président par intérim du Mali survient dans un contexte où ce pays sahélien tente de mettre en place les conditions pour la tenue d’élections présidentielles devant mettre fin à la transition dans le pays.
Le colonel Goïta a été investi comme président de la transition suite à un coup d’état, -le deuxième en un an, mené par les mêmes colonels, que celui d'août 2020. Mais Assimi Goïta, comme le nouveau gouvernement, ont assuré qu'ils tiendraient l'engagement de rendre les commandes aux civils après ces élections prévues le 27 février 2022.
Le Mali est en prise à des violences multiformes depuis 2012, qui ont débuté par des rébellions indépendantistes des Azawad, puis jihadistes dans le Nord, qui se sont ensuite propagées au centre et au sud du Mali, se mêlant à des conflits intercommunautaires et à des attaques crapuleuses dans des zones où l'influence de l'État est très faible.
A. R./Agences