Trente-trois séminaristes, enlevés jeudi par des hommes armés dans le Sud-Ouest anglophone du Cameroun, en proie à un sanglant conflit séparatiste, ont été libérés vendredi, a déclaré hier à l'AFP la Conférence nationale des évêques.
“Les 33 séminaristes, enlevés jeudi par des hommes armés qui les ont emmenés dans la brousse près de Mamfé, dans le sud-ouest anglophone du pays, ont été libérés sains et saufs vendredi sans qu'aucune rançon n'ait été versée”, a affirmé le père Humphrey Tatah Mbuy, porte-parole de la Conférence nationale des évêques du Cameroun.
“Nous ne savons pas qui est derrière cet enlèvement, si ce sont des Amba Boys”, du nom de la République d'Ambazonie que les séparatistes armés aimeraient proclamer une fois l'indépendance arrachée, a-t-il poursuivi.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, pays majoritairement francophone et dirigé d'une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, 89 ans.
Depuis cinq ans, après la répression de manifestations pacifiques accusant Yaoundé d'ostracisme à l'égard des anglophones, séparatistes armés et militaires s'affrontent dans un conflit meurtrier qui a tué plus de 6000 personnes et en a déplacé environ un million, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
Les civils sont pris en tenaille et victimes d'exactions commises par les deux camps, selon des ONG internationales et l'ONU. Le conflit a fait plus de 6000 morts et forcé plus d'un million de personnes à fuir leur domicile. Médecins Sans Frontières a annoncé mardi la suspension de ses activités humanitaires dans la région du Sud-Ouest en raison de la détention de quatre employés locaux accusés de “complicité” avec des rebelles.
AFP