Parler de Liberté au passé est l’exercice le plus difficile d’une séquence journalistique de deux décennies. Mais si je devais faire le bilan de sept brèves années passées dans la rédaction de Liberté, c’est plutôt évoquer ce que Liberté m’a offert comme liberté de ton et le libre exercice de mon métier de journaliste, malgré un contexte difficile. Sept ans, c’est peu dans la vie d’un homme, mais d’une densité jamais vécue ailleurs.
Les longues réunions de rédaction où il n’y avait pas de cloisonnement des rubriques, où chaque collègue pouvait s’exprimer sur tous les sujets sans tabou, c’était cela les longues mais furtives journées à Liberté. Débattre de tout, défendre sa proposition ou une opinion en toute liberté. De la diversité, il y en avait et cela nous a fait grandir chaque jour un peu plus. À Liberté, on ne comptait pas le temps, mais le temps nous était finalement compté, et en écrivant ces lignes, l’espoir que cette bougie qui continue de briller est toujours là, même si la réalité est tout autre. Lorsque j’ai rejoint le journal le 1er avril 2015, dans la rubrique internationale, c’était pour y rester pour toujours. Le journal n’avait plus de publicité institutionnelle depuis une année déjà et celle émanant du secteur privé commençait à diminuer. Mais la motivation était là. Je prenais à cœur joie mon travail qui se prolongeait au-delà des murs du journal, car je pensais toujours qu’il fallait préparer l’édition du lendemain et celle des autres jours, réfléchir à donner plus que l’information factuelle, déjà consommée par les radios, les chaîne de télévision et les sites internet.
C’était une pression supplémentaire pour moi, mais une douce pression tant je le faisais par amour pour ce métier. Certains jours, la pression montait à l’occasion d’événements internationaux. Bousculés par les impératifs du bouclage du journal, il fallait faire vite et surtout ne pas être en décalage le lendemain avec les événements. Cela donnait parfois lieu à quelques chamailleries avec mes responsables hiérarchiques, vite oubliées. Car, le lendemain matin, c’était déjà un nouveau numéro à préparer, de nouvelles propositions à faire. Malgré la fatigue, nous restions au-delà des heures de travail pour continuer à discuter autour de l’actualité et à écouter les aînés raconter leur expérience et les dures années de terrorisme islamiste.
Tout tournait quasiment autour de Liberté. Entre notre vie professionnelle, sociale et familiale, il n’y avait qu’un fil, presque pas de frontières, tant le temps passé à la rédaction était plus important que les heures vécues ailleurs. Durant tout ce temps, des collègues sont partis, d’autres sont arrivés et aujourd’hui, nous plions, forcés, bagages. Liberté a fait partie de notre vie. Il le sera toujours.
L’Actualité
Ce que “Liberté” m’a apporté
Lyes MENACER Publié 14 Avril 2022 à 12:00
Mumtimedia Plus
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Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va
Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.
Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00
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Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté
Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.
Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00