Quand le bâtiment va tous va, mais pas en temps du corona qui a renversé cette équation. La pandémie a sérieusement mis à mal ce secteur comme l’atteste l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). Elle fait état de la fermeture de 5 700 entreprises et la perte de 150 000 emplois à fin avril 2021.
Déjà fragilisé par les effets du choc pétrolier, le secteur du bâtiments, travaux public et hydraulique (BTPH) a été fortement impacté par la crise de la Covid-19. C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). “La situation qui prévaut, aujourd’hui, inquiète à plus d’un titre nos opérateurs économiques, qu’ils soient publics ou privés, notamment les entreprises adhérentes à l’AGEA”, alerte l’association patronale.
Cette dernière a tenue, mercredi dernier, une assemblée générale, après avoir procédé, depuis le mois d’avril 2019, à la fermeture de l’ensemble de ses structures et cessé toute activité, en raison des décisions prises par les pouvoirs publics pour faire face à la pandémie de Covid-19 et limiter sa propagation. 780 entreprises adhérentes à l’AGEA ont cessé leurs activités, “faute de plan de charges et de non-signature des différents avenants, ainsi que les différents retards de paiement des situations des années 2018-2019”, révèle le communiqué de l’association patronale.
Citant les statistiques du Centre national du registre du commerce, l’AGEA évoque la fermeture de 5 700 entreprises au total.
“A la fin du mois d’avril 2021, il a été rapporté la perte de 150 000 emplois”, s’alarme l’organisation patronale. Mais pour son président, Mouloud Kheloufi, “les pertes d’emplois sont certainement plus importantes”.
La crise du Covid-19 a eu de fortes répercussions sur l’emploi dont il est difficile d’avoir, à ce stade, un bilan définitif, en l’absence d’une enquête de terrain. Cependant, les statistiques de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) montrent une forte baisse et des offres d’emploi, demandes d’emploi et placements. La baisse des offres d’emploi a commencé bien avant la Covid-19. La crise sanitaire n’a fait qu’accentuer cette tendance. Selon l’Anem, le nombre de “demandes disponibles non satisfaites”, a atteint un total de 2 217 289 au 31 décembre 2020.
Dans sa note de conjoncture des 2e et 3e trimestres 2020, le cercle de réflexion Care avait prévu que le nombre de “chômeurs” dépasserait les 2 millions pour l’année 2020 en raison de la Covid-19. Les chiffres de l’emploi pour janvier 2021 qui viennent d’être publiés par l’Anem confirment cette tendance à l’augmentation du nombre de chômeurs.
Jeudi dernier, un groupe de travail a été installé au niveau du ministère des Finances regroupant des représentants de départements ministériels d’activités économiques. Ce groupe de travail, indique le ministère des Finances, est chargé de réaliser un rapport sur l’impact généré par la pandémie de la Covid-19 sur la situation économique et financière.
Le ministre des Finances a indiqué que les mesures exceptionnelles prises par les pouvoirs publics pour faire face à la crise sanitaire ont coûté 238 milliards de dinars au Trésor public. L’Etat a déboursé 99,2 milliards de dinars sous forme de primes exceptionnelles aux travailleurs et 73,1 milliards de dinars pour les opérations de solidarité avec les familles et les travailleurs exerçants des activités précaires.
Le grand argentier du pays a évoqué, également, les mesures d’assouplissement adoptées pour soutenir les entreprises impactées financièrement par la crise sanitaire. Mais selon certains experts, les mesures fiscales et bancaires qui ont été mises en œuvre ne traitent que de la dette existante.
Logiquement, on aurait dû s’attendre à un plan de relance avec un financement conséquent, à l’image de ce qui est fait dans de très nombreux pays à travers le monde. L’État pourrait apporter sa garantie aux banques pour l’octroi de crédits d’exploitation et soulager la trésorerie des entreprises impactées par la crise sanitaire.
Meziane Rabhi