L’Actualité La monnaie nationale cotée à 134,23 DA par rapport au dollar

Le dinar poursuit son érosion

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Meziane RABHI Publié 27 Mars 2021 à 00:27

© D. R.
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Compte tenu de la dégradation du déficit budgétaire et du solde de la balance de paiement, la  dépréciation  du  dinar  devra  s’accentuer à court et à moyen terme. 

La monnaie nationale poursuit  sa  dégringolade en perdant, encore, du  terrain face au dollar cette semaine.  Le  dinar  chute  à 134,23 pour  un  dollar sur  le  marché  interbancaire  des  changes  d’Alger.   L’euro  s’échangeait  à 158,5 DA contre 159,12 DA, le 8 mars dernier.

La dépréciation du dinar, notamment  par  rapport  au  dollar, reflète  dans une très large mesure les évolutions des taux de change des principales monnaies sur les marchés internationaux.

Depuis le mois de novembre dernier, le billet vert a pris des couleurs face à la majorité des devises. Dans une note publiée en août 2018, la Banque centrale a pris soin de rappeler les principes guidant la politique de change qu’elle poursuit.

Le régime de change adopté par la Banque d’Algérie, au début des années quatre-vingt-dix, est un régime  de  flottement  dirigé. Il s’écarte, ainsi, de la fixation  purement  administrative  du  taux  de  change, sans  pour autant abandonner totalement la détermination du taux de change aux seules forces des marchés internationaux.

Cette relative flexibilité  permet  à  la  Banque  d’Algérie  d’ajuster  le  taux de change  en  fonction  des  déterminants  structurels  et  macroéconomiques, internes et externes, tout en tenant compte des évolutions des taux de change des principales monnaies sur les marchés internationaux.

La politique de  change  de la Banque d’Algérie se fixe, pour variable cible, le maintien du taux  de change  effectif  réel  (Tcer) à un niveau  proche  de  son niveau d’équilibre.

Dans  la  détermination  de  la  cible  de  Tcer, la  Banque  centrale  prend  en compte, notamment, les dépenses publiques, le prix de pétrole, le différentiel de  productivité  et  le  degré  d’ouverture  de  l’économie.   Mais  au-delà  de l’évolution des taux de change sur les  marchés  internationaux, en l’absence de consolidation budgétaire, le taux de change du dinar a joué, dans une large mesure, son rôle d’amortisseur.

Selon le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care), en l'espace de dix ans, le dinar a perdu 42% de sa valeur vis-à-vis du dollar américain et 74% vis-à-vis de l'euro. Compte tenu de la dégradation des principales variables macroéconomiques, notamment le déficit budgétaire et la balance de paiement, cette tendance à la dépréciation devra s’accentuer davantage à court et à moyen terme, contrairement aux déclarations du ministre des Finances.

Ce  dernier, faut-il  le  rappeler, avait  soutenu  que  le  dinar  est  en  voie  de redressement, alors que la loi de finances 2021 prévoit un recul des cours de change du dinar contre  le dollar  américain, où  la  moyenne  annuelle  devra atteindre 142,2 DA pour 1 dollar en 2021, 149,31 DA pour 1 dollar en 2022 et 156,78 DA pour 1 dollar en 2023.

À maintes reprises, la  Banque d’Algérie avait souligné que  l’ajustement du taux  de  change  ne doit  pas  constituer  le  principal, voire  l’unique  levier d’ajustement macroéconomique.

Pour être efficace, “il doit  accompagner  la  mise  en  œuvre effective d’autres mesures et politiques d’ajustement macroéconomique, notamment budgétaire, aux  fins  de  rétablir  durablement   les  équilibres  macroéconomiques, et  de réformes  structurelles  aux  fins  d’asseoir  une  diversification  effective  de l’économie et, in fine, une hausse  de l’offre domestique de biens et services”, estime la Banque centrale.
 

Meziane RABHI

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