“ Malgré la conjoncture économique mondiale et nationale induite notamment par la pandémie de Covid-19, l’État algérien n’a pas eu recours à la planche à billets comme cela a été dit, ni à l’endettement extérieur, et il ne le fera pas.”
C’est ce qu’a indiqué, mercredi dernier, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, répondant aux préoccupations soulevées par les membres du Conseil de la nation, lors des débats sur le plan d’action du gouvernement.
Le Premier ministre a insisté sur la politique de rationalisation des dépenses et de maîtrise des importations menée par l’Exécutif. Il a fait état, dans ce cadre, de la baisse de la facture d’importation qui devrait atteindre 30,4 milliards de dollars à la fin de l'année 2021, contre plus de 64 milliards de dollars en 2014.
Pour rappel, la Banque d’Algérie a mis en place un programme spécial de refinancement d’une durée d’une année et plafonné à 2 100 milliards de dinars, à compter du 1er juillet 2021, en soutien au programme de relance de l’économie nationale. Le programme spécial de refinancement consiste en des opérations de cession temporaire d’apport de liquidités effectuées à l’initiative de la Banque d’Algérie.
Ces opérations portent sur des échéances de 12 mois renouvelables à deux reprises. Les effets que la Banque d’Algérie accepte en garantie au titre d’opérations spéciales de refinancement sont les obligations émises par le Trésor public dans le cadre du rachat des crédits syndiqués. Ces rachats permettront de dégager des liquidités pour les banques qui détenaient auparavant ces créances.
Par ce mécanisme, les banques publiques financeront indirectement le déficit du Trésor. L’année dernière, dans un contexte de baisse de liquidité, la Banque d’Algérie a multiplié ses opérations de refinancement des banques. Selon certaines sources bancaires, le montant de ces interventions de refinancement, à travers les opérations d'open market, dépasse les 2 000 milliards de dinars.
Par ailleurs, la situation mensuelle de la Banque centrale pour avril dernier fait état de la mobilisation de nouveaux financements au profit du Trésor au titre des articles 46 et 53 de l’ordonnance relative à la monnaie et au crédit (LMC).
L’article 46 de la LMC stipule que “sur une base contractuelle, et dans la limite d’un maximum égal à 10% des recettes ordinaires de l’État constatées au cours du précédent exercice budgétaire, la Banque d’Algérie peut consentir au Trésor des découverts en compte courant dont la durée totale ne peut excéder 240 jours”.
Le montant consenti au Trésor, au titre de l’article 46 de la LMC, est de 635 milliards de dinars. La situation mensuelle de la Banque d’Algérie évoque, également, le placement de 520 milliards de dinars au titre de l’article 53 de la LMC, qui précise les modalités de placement des fonds propres de la Banque d’Algérie. En tout, ce sont 1 155 milliards de dinars de financement monétaire qui ont été mobilisés, durant quatre mois de l’année en cours, au profit du Trésor.
M. R.