Cette nomination n’a pas manqué de susciter l’ire du personnel soignant qui dénonce le “parachutage” de cet ancien responsable du CHU de Sétif, limogé pour “résultats non concluants”.
Coup de tonnerre au centre hospitalo-universitaire Khellil-Amrane de Béjaïa. Le personnel médical, paramédical et administratif de cet établissement hospitalier a été surpris, hier, d’apprendre la nomination d’un nouveau responsable à la tête du CHU de Béjaïa. Il s’agit de l’ancien directeur général du CHU de Sétif, Abderrahmane Attout, relevé de ses fonctions il y a à peine un mois de cela.
Comble de l’ironie, cette nomination intervient en pleine campagne électorale, alors que l’heureux élu se trouve déjà engagé dans la course électorale pour les législatives anticipées, prévues le 12 juin prochain.
En effet, ce jeune cadre de la santé, âgé de 36 ans, s’est porté candidat sur la liste du parti de Tahar Benbaïbeche, El-Fajr el-Jadid, dans la wilaya de Sétif. À noter que cette nouvelle nomination n’a pas manqué de susciter l’ire du personnel soignant qui dénonce le “parachutage” de cet ancien responsable du CHU de Sétif, limogé pour “résultats non concluants”. “On ne veut pas de bras cassé à Béjaïa.
On ne voit pas vraiment l’utilité de ce changement, étant donné que notre CHU commence à se stabiliser depuis l’arrivée de Mme Gherbi qui a, d’ailleurs, su gérer la situation pendant cette période de crise sanitaire induite par la pandémie de coronavirus”, nous a déclaré, hier, le coordinateur des activités paramédicales du CHU Khellil-Amrane, Hafid Boudrahem.
Même son de cloche chez la majorité des chefs de service, dont une délégation devrait rencontrer, aujourd’hui, le wali de Béjaïa pour lui faire part du mécontentement du personnel soignant, suite à la désignation de M. Attout au poste de DG de leur CHU.
“ Nous n’allons pas nous taire devant une telle décision que nous désapprouvons sans ambages. C’est ce que nous allons faire savoir au premier responsable de la wilaya avec qui nous avons pris rendez-vous pour une entrevue, ce mercredi. On ne comprend pas pourquoi on dégomme quelqu’un à Sétif pour le nommer ensuite à Béjaïa. C’est vraiment absurde !”, s’exclame, de son côté, le professeur Ikhlef Madani, chef de service d’ophtalmologie et membre du bureau exécutif de la section syndicale Snechu du CHU de Béjaïa.
Ainsi donc, l’actuelle directrice générale par intérim du CHU de Béjaïa, Mme Gherbi Ghania, en poste depuis le 20 mai 2020, a été remerciée par le ministère de tutelle pour des raisons inconnues.
Cela dit, cette femme diplômée de l’École nationale d’administration (ENA), devra reprendre sa fonction d’origine, en tant que secrétaire générale du CHU de Béjaïa, apprend-on de source proche de cet établissement hospitalier.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la direction de la santé et de la population de la wilaya de Béjaïa est gérée depuis un mois par un chef de service qui assure l’intérim.
Dès lors que le premier responsable de cette institution, le Dr Driss Khodja El-Hadj en l’occurrence, a pris un congé spécial pour briguer un mandat parlementaire, à la faveur des législatives anticipées de samedi prochain.
Pour ce faire, il a décidé de se porter candidat sur la liste du Rassemblement national démocratique (RND) de la circonscription électorale de Saïda, sa wilaya d’origine.
Décidément, un bon nombre de commis de l’État et autres administrateurs au sein de la fonction publique se servent de leur statut comme un tremplin pour aller à la conquête d’une place dans l’hémicycle Zighoud-Youcef. À défaut d’une telle ascension, ils finiront par se rabattre sur leur poste d’origine, en attendant des jours meilleurs.
KAMAL OUHNIA