Économie C’EST LA RAISON DU RUSH DEVANT LES AGENCES D’AIR ALGÉRIE

500 000 billets d’avions non consommés

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Farid BELGACEM Publié 01 Novembre 2021 à 10:59

© Archives Liberté
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Pénalisée par les protocoles sanitaires, Air Algérie n’assure que 49 vols par semaine de et vers l’étranger. Or, les normes internationales exigent entre 140 et 150 vols pour répondre à la forte demande.

La compagnie nationale de navigation aérienne Air Algérie peine à répondre à la forte demande des voyageurs, notamment au niveau de ses agences basées à l’étranger. Devant la baisse de l’offre en termes de billetterie, Air Algérie tente, tant bien que mal, de gérer une situation de crise inédite dans l’histoire de l’aviation, et qui a secoué toutes les compagnies du monde. Avec seulement 49 vols par semaine, dont 23 vols de et vers la France, principale destination des voyageurs, Air Algérie a enregistré plus de 500 000 billets non consommés en 2021. 

Ce chiffre était nettement supérieur en 2020, mais la compagnie a réussi à l’amortir en démultipliant les opérations de rapatriement des ressortissants, mais aussi grâce à l’opération de revalidation de la billetterie au niveau des agences, une démarche qui nécessite une simple demande manuscrite et la présentation du billet non consommé. Malgré ce processus engagé par la compagnie, des rushs sont observés, chaque jour, devant les agences d’Air Algérie à l’étranger. Contacté par nos soins, le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi, admet que le remboursement d’un billet d’avion est un droit, mais la santé financière de la compagnie ne permet pas de faire face à cette situation. 

“Il faut savoir que les appareils d’Air Algérie ont été cloués au sol pendant 18 mois. Ce qui a affecté la trésorerie de la compagnie. Nous étions contraints de recourir à un plan de sauvetage qui inclut, en premier lieu, la maintenance des avions. Nous avons réussi à gérer une situation de crise en proposant notamment aux voyageurs de revalider leurs billets”, a indiqué M. Andaloussi, affirmant que le système de réservation actuel complique la tâche à Air Algérie. “Le traitement d’un billet par ce système prend beaucoup de temps. Actuellement, nous travaillons à un rythme soutenu, mais nous prenons toutes nos précautions pour éviter la fraude. Mais une fois le billet traité, il s’affichera automatiquement sur le système au niveau de nos agences”, développe encore notre interlocuteur. 

Celui-ci révèle que ce système de réservation n’avait pas prévu, à sa création, des situations de crise qui pourraient durer jusqu’à deux ans, comme c’est le cas actuellement. Du coup, explique M. Andaloussi, 90% des compagnies, dont Air Algérie, sont affectées par ce système qui alourdit le traitement des dossiers, sachant que la durée de vie d’un billet d’avion est fixée par la réglementation internationale à 12 mois seulement. En ce sens, il révélera que ces 500 000 billets en souffrance ont tous été classés dans le “Dossier Covid-19” pour ne pas pénaliser le client. Si ce dernier veut maintenir sa décision de se faire rembourser, il devra revalider son billet et entamer la démarche de remboursement conformément à la réglementation en vigueur. 

“Aujourd’hui, la priorité est la survie de l’entreprise. Vous devez savoir que 40 compagnies ont déjà mis la clé sous le paillasson dans le monde à cause de la crise sanitaire. D’où la formule de revalidation du billet que nous proposons. Si le client veut se faire rembourser, on lui fournira un ‘voucher’, soit l’équivalent de la somme d’argent qu’il avait déboursée, pour se faire rembourser au bout de douze mois. C’est un cas de force majeure que nul ne voudrait faire subir à sa clientèle”, explique notre interlocuteur. 

Celui-ci souligne que les protocoles sanitaires imposés de par le monde ont mis à mal Air Algérie qui n’assure que 49 vols par semaine de et vers l’étranger. Or, selon les normes mondiales, une compagnie comme Air Algérie devra assurer entre 140 et 150 vols par semaine pour, non seulement pour répondre à la forte demande de la clientèle, mais surtout pour que l’entreprise soit rentable. “Les clients doivent savoir que nous assurons, actuellement, un plan de reprise graduelle. Mais dès le retour à la normale, nous allons déployer tous nos appareils et nous renforcerons les programmes de vols. Mais, encore une fois, nous sommes assujettis, à l’instar de toutes le compagnies du monde, aux protocoles sanitaires”, conclut M. Andaloussi.

 


FARID BELGACEM

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