La Bourse d’Alger est dans un état rachitique. Le bilan est squelettique. Au 31 décembre 2021, quatre titres de capital seulement sont cotés : EGH El Aurassi, Saidal, Alliance Assurances et Biopharm. C’est ce qui ressort du rapport annuel 2021 publié par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob).
Le compartiment des PME de la Bourse d’Alger compte une seule entreprise cotée depuis le 12 décembre 2018, en l’occurrence la société AOM Invest, admise avec inscription directe suite au placement de 10% de son capital auprès d’investisseurs institutionnels.
Hormis les augmentations de capital au profit de ses actionnaires historiques, le titre AOM Invest n’a enregistré aucune transaction sur des actions anciennes. Le marché des obligations de la Bourse d’Alger n’a pas connu de nouvelles introductions en 2021.
Cette situation persiste depuis plusieurs années déjà. La dernière émission d’emprunt obligataire coté en bourse remonte à l’année 2009, et l’échéance du dernier emprunt obligataire cotée remonte à 2016. Sur le marché obligataire institutionnel (hors bourse), deux emprunts du Fonds national d’investissement (FNI) dont les dates d’échéance sont prévues les 16 et 20 novembre 2024 pour un montant global de 160 milliards de dinars, un emprunt de Maghreb Leasing Algérie (MLA) dont l’échéance est prévue en septembre 2022 pour un montant de 400 millions de dinars et enfin l’emprunt de la Société de refinancement hypothécaire (SRH) dont la date de l’échéance est prévue en avril 2023 pour un montant de 2 milliards de dinars.
L’encours global des obligations en circulation s’élève, au 31 décembre 2021, à 162,4 milliards de dinars contre 163,8 milliards de dinars à la fin de l’année 2020, soit une baisse de 1,4 milliard de dinars. Selon le rapport, en 2021, l’activité de contrepartie a porté sur 46 transactions portant sur un volume des achats pour le compte propre de l’ordre de 156 666 actions et un volume des ventes de l’ordre de 100 496 actions.
L’activité de contrepartie constitue 64% de l’activité globale du marché en termes des achats de l’année et 41% en termes des ventes de l’année. Nonobstant les problèmes de liquidité observés durant toute l’année 2021, la Cosob a fait savoir que l’activité d’animation du marché a fait défaut en raison de l’absence de contrat de liquidité sur les titres cotés. En effet, certains titres ont connu une pression importante à l’achat, tandis que d’autres ont connu une pression à la vente sans que les émetteurs interviennent.
Pourtant la tendance mondiale confirme l’usage régulier des contrats de liquidité par les émetteurs, notamment en cette période de pandémie, à l’effet d’assurer de la liquidité aux titres et de rassurer les petits investisseurs. Le nombre de comptes titres tenus est stable depuis plusieurs années.
Il a atteint, en 2021, un nombre de 21 518 comptes, avec une augmentation de 40 comptes titres en une année seulement. Statistiquement, cela représente l’équivalent de 49 comptes titres pour cent mille (100 000) habitants, ce qui est très insignifiant. Les personnes physiques représentent plus de 97% de l’actionnariat des sociétés cotées. Ces chiffres qui stagnent dénotent le rôle insignifiant de la Bourse d’Alger dans la collecte et la transformation de l’épargne du grand public.
“Cette situation ne saurait s’améliorer qu’à travers la mise en place d’un vaste programme d’introduction d’entreprises publiques et privées pour améliorer l’attractivité de la bourse et drainer l’épargne des ménages en faveur de la croissance et de la transparence”, estime la Cosob.
M. R.