Économie SELON LA BANQUE MONDIALE

L’Algérie à l’abri d’une pénurie de céréales

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Youcef SALAMI Publié 20 Mars 2022 à 22:35

© D. R.
© D. R.

L’Algérie ne fait pas partie des pays les plus touchés par la pénurie de céréales due à la crise actuelle en Ukraine, souligne la Banque mondiale dans son dernier rapport.

L’institution multilatérale y explique que “les pays exportateurs de pétrole tels que le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Algérie, ne seront pas affectés par la crise ukrainienne car ils peuvent améliorer leurs revenus publics et leur balance des paiements extérieurs et, ainsi, leurs taux de croissance”.

La guerre en Ukraine a affolé les marchés des matières premières ; le cours du blé, par exemple, a atteint des niveaux jamais vus depuis plusieurs décennies. 

Ce conflit est à l’origine de perturbations sur le marché mondial du blé. Néanmoins, quelle que soit la situation du marché, les pays qui ne sont pas encore parvenus à l’autosuffisance alimentaire continueront à importer du blé.

L’Algérie en fait partie ; elle reste un gros importateur de blé. Le pays a modifié, il y a un peu plus d’un an, le régime d’importation de blé, en élaborant des appels d’offres moins exigeants en ce qui concerne la limite du taux de grains punaisés pour le blé à haute teneur en protéines. 

En révisant ainsi les règles d’éligibilité pour l’importation, définies dans les cahiers des charges, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a ouvert la voie à beaucoup plus de soumissionnaires intéressés par le marché algérien du blé. Aujourd’hui, dans de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient, la production agricole est structurellement insuffisante et peu productive. 

Aussi, le principal défi à relever sera l’adoption de pratiques culturales plus productives, adaptées au climat. Ces pays sont plus exposés que d’autres à des risques de pénurie de céréales liées à la crise en Ukraine.

D’ailleurs, le rapport de la Banque mondiale souligne que le conflit en Ukraine aura un impact “significatif” et “négatif” sur plusieurs économies de la région, notamment au “Liban, en Syrie, en Tunisie et au Yémen”.

Ces pays, est-il ajouté, “dépendent principalement de l’Ukraine et/ou de la Russie pour leurs importations en produits alimentaires, notamment de blé et de céréales”.

Selon la Banque mondiale, le Liban, la Tunisie, la Libye et Djibouti, ainsi que la Gambie, la Moldavie et le Pakistan sont “les plus durement touchés” par les perturbations des exportations de blé de l’Ukraine, qui comprennent jusqu’à “40% ou plus” des importations de blé de ces pays. 

Par ailleurs, le rapport de la Banque mondiale a expliqué qu’en plus d’une “pénurie directe” d’approvisionnement des principaux consommateurs de blé ukrainien, la hausse des prix du blé sur le marché “affecterait les pays à revenu intermédiaire du monde entier”. 
 

Youcef SALAMI

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