Le rapport de la Banque mondiale ne manque pas de pointer les vulnérabilités structurelles de l’économie algérienne, confrontée à la faiblesse des prix du pétrole.
La pandémie de Covid-19 et les mesures prises pour l’endiguer ont fortement ralenti l’activité en Algérie. Dans son édition semestrielle des “Perspectives économiques mondiales” publiée, hier, la Banque mondiale estime que le produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie devrait se contracter de 6,5%.
L’économie algérienne devrait progresser de 3,8% en 2021 et de 2,1% en 2022, prévoit l’institution de Bretton Woods. Pour rappel, la loi de finances 2021 table sur une croissance de 4% du produit intérieur brut, après un recul de 4,6 %, selon les estimations de clôture pour l’exercice 2020.
Le rapport sur la relance économique pour 2020-2024, élaboré par le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, a indiqué que la croissance du secteur de l’énergie devrait se contracter à 3,87 % en 2020.
Le plan de relance prévoit qu’avec un prix annuel moyen de 40 dollars le baril, les exportations algériennes d’hydrocarbures devraient atteindre les 21,8 milliards de dollars pour la même année. La contraction devrait toucher tous les secteurs, à l’exception de celui de l’agriculture qui devrait connaître une croissance de 1,5%.
Sous l’hypothèse d’une reprise progressive de l’activité à partir du 1er trimestre 2021, le ministère délégué chargé de la Prospective estime que le taux de croissance du PIB passera de 3,98% en 2021 à 4,30% en 2022 avant de se maintenir à une moyenne de 3,84% entre 2023 et 2025. Le rapport de la Banque mondiale pointe les vulnérabilités structurelles de l’économie algérienne, confrontée à la faiblesse des prix du pétrole.
Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), la pandémie de Covid-19 a provoqué une contraction de la production estimée à 5 % en 2020. “Les chocs exercés par la pandémie sur les revenus devraient plonger des dizaines de millions d’habitants supplémentaires sous le seuil de pauvreté de 5,50 dollars par jour”, souligne la Banque mondiale.
La production économique dans les pays exportateurs de pétrole de la région a affiché une baisse estimée à 5,7 % l’année dernière. La croissance du secteur pétrolier continue d’être freinée par les engagements pris dans le cadre de l’accord de réduction de la production conclu par l’alliance Opep+.
La contraction a été plus faible (2,2%) en 2020 dans les pays importateurs de pétrole grâce à une propagation relativement lente de la Covid-19 au premier semestre de l’année et à la baisse des cours pétroliers.
Le rapport indique que l’activité économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord devrait, selon les projections, afficher une modeste reprise (2,1%) en 2021, en raison des dommages persistants provoqués par la pandémie et de la faiblesse des cours du pétrole.
Ces perspectives tablent sur la maîtrise de la pandémie, la stabilisation des prix pétroliers, l’absence de toute escalade des tensions géopolitiques et le déploiement de vaccins anti-Covid au deuxième semestre.
Le taux de croissance des pays exportateurs de pétrole devrait atteindre 1,8 % cette année, grâce à la normalisation de la demande de pétrole, l’assouplissement escompté des quotas de production de pétrole de l’Opep+, la poursuite de politiques d’accompagnement et l’élimination progressive des restrictions imposées par les pays en raison de la pandémie.
Selon la Banque mondiale, les risques de dégradation sont prépondérants et liés à la trajectoire de la pandémie et à ses répercussions sociales, aux pressions à la baisse qui s’exercent sur les cours du pétrole, aux incertitudes politiques nationales et aux tensions géopolitiques. Des mesures d’atténuation ont été réimposées dans différentes des régions de certains pays, relève l’institution de Bretton Woods, citant, entre autres, l’Algérie.
Meziane RABHI