Économie Perspectives d’évolution du marché pétrolier

La Coface table sur un prix du Brent à 60 dollars

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Meziane RABHI Publié 02 Mai 2021 à 22:55

© D. R.
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Le  rebond  de  l’activité  manufacturière  et  une  lente  reprise  des transports à l’échelle  mondiale  devraient  stimuler  la  demande de pétrole, anticipe la Coface.

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) relève sa prévision du prix du Brent à 60 dollars en moyenne sur 2021, au lieu de 50 dollars dans ses précédentes prévisions. “Depuis l’annonce de la disponibilité de vaccins efficaces contre la Covid-19 à  l’automne 2020, les prix du pétrole  brut  se  sont  considérablement  redressés”, constate l’assureur-crédit  français  dans  son  dernier  “baromètre  risques  pays et sectoriels pour le 1er trimestre 2021”. 

Depuis la fin du mois d’octobre dernier, note la Coface, le prix des contrats à terme sur le pétrole brut de référence international Brent a augmenté d’environ  70%, pour  atteindre  une  moyenne  de  61  dollars  au  premier trimestre 2021. Les prix ont ainsi retrouvé leur niveau d’avant la pandémie. 

“La reprise de la consommation de pétrole et les restrictions de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+) ont resserré le marché pétrolier, après que la baisse de la demande liée à la pandémie et la brève guerre des prix de l’année dernière aient contribué à une accumulation sans précédent des stocks mondiaux”, relève l’assureur-crédit. Ce dernier prévoit que le marché continuera à se resserrer tout au long de l’année 2021. 

Du côté de la demande, affirme la Coface, la consommation de pétrole reprendra au diapason de la croissance économique. Le rebond de l’activité manufacturière et une lente reprise des transports à l’échelle mondiale devraient stimuler la demande de pétrole pendant le reste de l’année dans les économies développées et émergentes. Du côté de l’offre, la croissance de la production devrait être plus lente que celle de la consommation. 

“L’Opep+ sera certainement le principal moteur de la croissance de la production de brut”, estime l’assureur-crédit. La production des pays non membres de l’Opep+ devrait, en revanche, rester limitée, notamment parce que la production de pétrole de schiste aux États-Unis, l’une des principales sources de croissance de la production au cours de la dernière décennie, ne se redressera probablement que lentement. 

Pour la Coface, “malgré les perspectives de resserrement du marché, les prix ne devraient pas augmenter de manière significative par rapport aux niveaux actuels de 60 dollars. Le niveau élevé de la capacité de réserve de l’Opep+ donnerait au groupe toute latitude pour accélérer le dénouement de l’accord, si le marché devenait trop tendu”. 

Par ailleurs, l’assureur-crédit français prévoit que la consommation de pétrole cette année sera inférieure à celle d’avant la pandémie de Covid-19. Néanmoins, la Coface avertit que le niveau actuel des prix et la stratégie prudente d’augmentation de la production de l’Opep+ constituent des risques à la hausse non négligeables pour sa prévision d’un prix à 60 dollars. Ces risques comprennent également une reprise qui prendrait plus d’ampleur que celle anticipée, notamment en Europe. 

Les risques géopolitiques sont également à surveiller : les tensions liées au processus de paix en Libye pourraient entraîner de nouveaux arrêts de production et une hausse des prix. 

À l’inverse, la tentative de la nouvelle administration américaine de reprendre les discussions sur l’accord nucléaire iranien pourrait les faire chuter, si elle aboutit à la levée des sanctions visant le secteur énergétique de l’un des principaux exportateurs de pétrole.
 

Meziane RABHI

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