La capitalisation boursière représente moins de 0,5% du PIB en 2021, fait remarquer la Cosob. Ces chiffres renseignent sur la contribution insignifiante de la Bourse d’Alger dans le financement de l’économie.
La capitalisation boursière globale de la Bourse d’Alger s’élève à 45,640 milliards de dinars au 31 décembre 2021, indique la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) dans son rapport annuel 2021.
Comparativement à la même période de l’année 2020, la Bourse d’Alger a gagné 6,43% de sa capitalisation en 2021, après avoir perdu 10% entre juillet 2019 et décembre 2020. Cette amélioration, précise le gendarme de la Bourse, “est justifiée par la reprise de l’activité des sociétés cotées et la pression sur la demande des titres sur deux titres en particulier, en l’occurrence Biopharm spa et Alliance Assurances spa”.
La capitalisation boursière représente moins de 0,5% du PIB en 2021, fait remarquer la Cosob. “Ces chiffres renseignent sur la contribution insignifiante de la Bourse d’Alger dans le financement de l’économie”, souligne le rapport. Le volume global des échanges en Bourse en 2021 est de l’ordre de 244 399 titres contre 87 796 titres en 2020, soit une croissance de +178,37%. Les échanges en valeur s’élèvent à 127 907 601 DA contre 78 458 464 DA en 2020, soit une hausse de +63%.
La reprise de l’activité en 2021 n’a pas permis de couvrir les pertes enregistrées pendant l’année 2020 en raison de la pandémie, puisque le niveau d’activité a été divisé par 3 pour les échanges en valeur et par 2,84 pour les échanges en volume.
Par ailleurs, la liquidité sur le marché représentant le quotient du rapport entre le volume global des échanges par rapport au capital flottant avoisine 2,41% seulement (caractéristique d’un marché illiquide). Cette situation est liée principalement à la faiblesse récurrente de la Bourse d’Alger.
Le document pointe le nombre peu important des transactions sur le marché, qui témoigne de la faiblesse de la Bourse d’Alger et du peu d’engouement qu’elle suscite auprès des opérateurs publics et privés. Le rapport fait remarquer également que le recours au marché financier reste limité comparativement aux autres modes de financement (budget de l’État, banques…), privant ainsi les entreprises de sources de financement importantes et diversifiées.
La Cosob évoque l’élaboration d’une série de propositions qui “constituent un levier important pour la dynamisation et le développement du marché financier qui peut aussi, dans sa dimension transversale, contribuer grandement à la diversification, à la compétitivité et à la transparence de l’économie”.
Les propositions portent sur cinq axes. Il s’agit de développer une régulation au service de la dynamique de marché, de contribuer au financement de l’économie par une place financière attractive, de renforcer la transparence et la confiance des investisseurs, de mettre en place une politique d’attractivité des IDE via la Bourse d’Alger et de participer activement à l’innovation et au financement des start-up.
En élaborant ces propositions d’action, la Cosob, autorité de régulation de marché financier, a pour ambition de faire jouer au marché financier son rôle premier : être un levier important dans le financement de l’économie et être au cœur des réformes structurelles, permettant l’émergence d’une économie compétitive, transparente et moderne.
“Le marché financier doit être perçu comme un accélérateur des réformes structurelles de l’économie et un catalyseur pour insuffler la bonne gouvernance, la transparence et la compliance de tous les acteurs du marché”, estime Abdelhakim Berrah, président de la Cosob. À noter que M. Berrah n’est plus, actuellement, président de la Cosob.
Un décret présidentiel du 31 janvier 2022 mettant fin aux fonctions de président de la commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse exercée par M. Berrah a été publié dans Journal officiel n°10. “L’Autorité de régulation a mis en place des instruments financiers innovants qui répondent aux besoins de financement tels que le crowdfunding, les titres participatifs sharia compliant, les organismes de placement collectif à risque et bien d’autres”, a fait savoir le président de la Cosob.
Pour ce dernier, les conditions de réussite pour l’émergence d’un marché financier digne de notre pays sont réunies. Il appartient à tous les acteurs, assureurs, banquiers, sociétés de capital investissement et autres, de s’en emparer.
Le rapport de la Cosob signale que “conjointement aux enquêtes déclenchées par les autorités judiciaires nationales sur le blanchiment d’argent et la corruption, la Cosob a été destinataire de plus de 80 demandes d’enquête portant sur les actifs détenus par plus de 300 personnes présumées”.
La Cosob, au moyen du registre central des actionnaires et des informations et documents transmis par les teneurs de comptes, conservateurs de titres, a donné suite à toutes ces requêtes dans des délais prescrits.
Meziane RABHI