Éditorial

C’est encore possible !

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Karim KEBIR Publié 22 Mars 2022 à 22:56

Enfin libre ! Après près de neuf mois passés derrière les barreaux, le coordinateur du MDS, Fethi Ghares, a retrouvé hier la liberté, les siens, ses amis et sa famille. Réjouissante au demeurant, cette libération qui peut soulager l’homme politique et ses proches n’effacera, cependant, pas, en deux temps trois mouvements, l’épreuve qu’il a dû endurer plusieurs mois durant pour des chefs d’accusation en lien avec ses activités de responsable d’un parti politique agréé, comme il l’a soutenu lui-même devant le juge. Comme d’autres militants avant lui et après lui, Fethi Ghares a payé, de l’avis de ses avocats, ses propos et ses publications sur les réseaux sociaux et qui n’ont pas été visiblement du goût des autorités. Et ce n’est sans doute pas sans raison, convaincu de la justesse de son action et de l’injustice dont il s’estime victime, que Fethi Ghares a annoncé, sitôt sorti, qu’il n’est pas prêt à lâcher la proie pour l’ombre et qu’il poursuivra son combat en faveur des libertés. Toutes les libertés. “Nos objectifs pour lesquels nous militons sont clairs : mettre fin à l’injustice et bâtir l’Algérie du serment de Novembre (…).” Combien sont-ils comme lui ? Nombreux sans doute. Ici et dans la diaspora. Mais au-delà des convictions chevillées de l’homme, rompu à la lutte, cette détermination révèle paradoxalement que l’approche sécuritaire adoptée par les autorités, dans l’espoir d’étouffer toute velléité d’opposition, est inefficiente et contre-productive. Pis encore, elle ne fait que crisper davantage un climat socio-politique déjà délétère et assez pesant. Sans compter le coût pour l’image du pays. Comment, en effet, justifier, dans la durée et aux yeux du monde, un raidissement face à une population qui pourtant, deux ans durant, avait suscité l’admiration par l’ampleur de sa mobilisation et son caractère pacifique en faveur du changement ? Dans un environnement géostratégique porteur d’incertitudes et de périls, et dans un contexte de rupture de confiance en interne, la sagesse commande plutôt une nouvelle approche, des mesures d’apaisement, la levée des entraves à l’action politique et une ouverture médiatique. À commencer d’abord par l’abrogation de l’article 87 bis du code pénal qui criminalise l’action politique et qui suscite les critiques mêmes de certaines instances onusiennes. Pour peu qu’il y ait une réelle volonté politique, il y a assurément encore de la place pour une autre vision, une autre trajectoire, fondées sur une perspective démocratique, celles qui sèment l’espoir et renforcent les ressorts du pays. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00